J'étais plein d'espoirs en allant voir cette première comédie sur grand écran du "duo à l'écran/trio à l'écriture" qu'est le Palmashow.


J'ai une grande sympathie pour ces gars. Leur travail ne cesse d'évoluer depuis leurs débuts dans les méandres d'internet. La télé ne les a pas rendus commerciaux, et si comme chez n'importe quel comique, il y a du (très) bon et du moins bon dans leurs productions, le niveau général est très agréable.


Alors quand ils décident de passer au niveau supérieur, j'ai envie d'y croire? Et le fait qu'ils débarquent avec une histoire sur la Seconde Guerre Mondiale me confortait dans l'idée qu'ils se situaient dans la lignée d'une grande tradition de la comédie française. Nombreux sont ceux qui se sont confrontés à l'exercice périlleux de faire rire sur cette période ô combien dramatique.


Et au final, c'est à la fois ce qui fait la force et la faiblesse du film.


Force parce qu'on sent bien qu'ils ont abordé ce projet avec professionnalisme, respect du public et envie de raconter une histoire plus construite que leurs sketches habituels.


Faiblesse parce que du coup, ils souffrent d'une perpétuelle comparaison avec leurs aînés, dont ils ont tellement conscience qu'eux-même ont truffé leur long-métrage d'une ribambelle de références plus ou moins directes et volontaires.


ATTENTION, la suite de cet avis va spoiler de nombreux passages du film, sachez-le!


Comment ne pas penser à "la Septième Compagnie"?
Que ce soit lors de leur arrivée chez Mme Dormeuil, qui reprend texto certaines des répliques de la saga de Robert Lamoureux ("Ah, elle est belle l'armée française!"), ou lors de leur emprunt d'un side-car allemand, qui évoque immanquablement la fuite en dépanneuse du trio Mondy-Lefebvre-Maccione...


Plus tard, le jeu de pectoraux de Jonathan Cohen est difficilement dissociable de la scène de la douche du "Corniaud".


La dynamique du duo avec la petite fille juive, qui rappelle énormément celle de Depardieu/Richard dans "les Fugitifs", avec un Grégoire Ludig qui envoie des coups de boules à foison, et un David Marsais qui est maladroit au possible et s'attache vite à cette gamine.


La scène de cabaret avec les nazis qui font la fête fonctionne un peu comme la scène de l'anniversaire des officiers nazis de "la Grande Vadrouille".


La bagarre générale dans le bistrot en début de film, qui fait des clins d'oeil appuyés aux multiples scènes de bagarres des films de Terrence Hill et Bud Spencer...


La confusion sur les acronymes des réseaux de résistants par les personnages de Florence Foresti, Simon Astier et Alban Lenoir évoque le même gag chez les Monty Pythons dans "La Vie de Brian".


Le personnage de Pichon, collabo et agent de la Gestapo joué par Julien Pestel, est un cousin pas très lointain de celui de Ramirez, joué par Jugnot dans "Papy fait de la résistance"


L'arrivée dans la soirée syrienne aurait pu être mise telle quelle dans "OSS 117- Le caire Nid d'espions".


La liste est longue.


Alors, ça n'empêche pas le film de fonctionner, et d'avoir par-ci par-là quelques fulgurances purement palmashowesques. Mais ça finit par réduire l'impact qu'il aurait pu avoir, en faisant un film honnête et peut-être trop scolaire, récitant ses classiques, en lieu et place d'une invention purement personnelle.


Cependant, ne boudons pas notre plaisir, on passe un très moment en compagnie du PalmaShow et de leurs amis, et pour un premier film, c'est déjà plus qu'honorable.

Créée

le 17 nov. 2016

Critique lue 210 fois

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