Sortie au cinéma le 1er Novembre 2016 et en Dvd cette semaine le 7 Mars 2017, La Folle histoire de Max & Léon a tout d’une folle histoire.


Étant l’aboutissement de deux années de travail de notre cher duo du Palmashow, Gregoire Ludig et David Marsais. Et demeurant la première réalisation de Jonathan Barré (le 3eme larron, réalisateur de Very bad blagues et autres sketch du Palmashow). Le défi cinématographique fut entier.


En effet, cette œuvre originale, que j’ai pu visionner pour cette chronique, nous permet de mettre en lumière 3 prises de risques majeures de notre joyeux duo.


Premièrement, le Palmashow (à ses débuts les Comical Brothers), représente vraiment l’aboutissement d’une transition non aisée du monde du web au Grand écran. Si leurs progressions furent remarquables, passant des planches aux vidéos sur le net, du format Very Bad Blagues à la folle histoire du Palmashow (avec le petit écran), l’exercice cinématographique est souvent semé d’embûches, voire périlleux. Bien qu’on découvre de plus en plus les exponentielles possibilités de créations de la sphère du net, comme dit notre cher Durendal que je vais paraphraser : Les producteurs sont plutôt frileux à ce genre d’initiative. Les prises de risques sont considérées comme financières et non artistiques et l’échec de Pas Très Normal Activités de Norman en 2012 en a refroidi plus d’un. Alors comment convaincre les investisseurs et producteurs de laisser la chance à des talents encore inconnus ? Et bien beaucoup me répondront, par le nombre d’entrées, même si cela ne fait pas tout. En tout cas avec son million d’entrées en salle, c’est un petit pas qui va dans ce sens par le biais de ce film.


En second, la prise de risque de l’utilisation de la thématique de la seconde guerre mondiale. Ah ! Sujet fort épineux ! Dans une époque que je qualifierais de frileuse en ce qui concerne les thématiques d’humour liés à cette période (et à d’autres) et aux tons graves et dramatiques des dernières productions (plus axé sur l’héroïsme tragique des soldats américains ou sur la dénonciation des atrocités commises), l’esprit n’est pas vraiment enclin à la comédie. Ah jadis, on osait rire encore de cette période complexe de notre histoire. La Grande Vadrouille, Les Bidasses en Folie, Papy Fait de la Résistance. Mais depuis, hors mis l’illustre OSS 117, peu se laissent séduire par ce genre d’exercice. Oh j’imagine qu’il doit bien en exister, même Steven Spielberg s’y est essayé avec 1941, mais ça ne court pas les rues. En tout cas pari osé et plutôt réussi. Je dirais même rafraîchissant mais je vais y venir un peu plus tard.


Enfin, il y a le risque du « premier film » et de son originalité. Le but, j’imagine, n’était pas de faire une transposition télévisuelle de leurs sketchs et personnages. Mais une œuvre qui leurs soit propre, tout en étant assez indépendante pour ne pas faire ressentir une certaine forme de déjà vu. Et je dois dire que là, on en a pour notre argent. Peut-être suis-je bon public, étant fan de ce duo et de leurs émissions. Cependant ce film, comme je disais précédemment, c’est une bouffée d’air frais. Dans ce méandre, qu’est la comédie française en général, inspirée par des formats que je trouve sur-exposés, avec un humour sans prise de risque, se concentrant sur des thématiques bien calibrées voire insipides, avec les mêmes jeux d’acteurs, d’écritures, les mêmes castings, du réchauffé et ce qu’on pourrait vulgairement classifier entre la comédie branchée du trentenaire qui veut pas s’engager et l’humour cartoonesque visant avec caricature le public cible des « adolescents ». Bref, ce film fait du bien. Il ne se prend pas au sérieux mais reste généreux et méticuleux dans sa réalisation. Oui j’aime cet humour franchouillard, longtemps banalisé et épinglé d’un terme inadéquate de « beauf ». Au lieu de se limiter à exposer les différences des uns et des autres comme une morale, prendre tout entières les complexes histoires de ces deux Français autant fiers et héroïques que caricaturaux. Rire de nous-mêmes, sans honte et avec nous tous, nous les héritiers de cette France pas si lointaine. Alors laissez-vous tenter par cette comédie d’aventure, qui allie l’humour absurde des Monty Python, un humour bien français pour ces successeurs des Nuls ou des Inconnus, des caméos très sympathiques et de l’humour noir (dont un fou rire que j’ai eu, sur une scène de Monsieur Poulpe, lors d’une publicité d’inspiration délibérément anachronique).


Voilà, j’aurais pu épiloguer sur tellement de choses, les qualités esthétiques, les jeux d’acteurs, les performances techniques ou filmiques. Mais d’autres l’ont déjà fait avant moi. Alors pour ces 3 prises de risques, pour cette générosité et l’espoir qui me permet de croire que « peut-être », le renouveau de la comédie Française viendra d’internet ou d’eux. Regardez La Folle Histoire de Max & Léon et laissez vous porter par cette œuvre. Une de mes meilleures surprises dans le genre avec Brice 3 (qui est une autre histoire). En plus y aura sûrement un peu de vous-mêmes dans ce Max… ou ce Léon !


Ah au fait : « Elle est ou Jeanne ? » – Palmashow


Ma note senscritique : 8/10


REVOIR LA CHRONIQUE : PiXXL 3×08 du 10/03/2017

jcfbeastman
8
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le 11 mars 2017

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jcfbeastman

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