Avant de commencer cette critique, il me faut avouer quelque chose : j’aime le Palmashow. J’ai vu, re-vu et même souvent re-re-vu tous leurs sketchs, des Very Bad Blague aux Folles Soirées, en passant par les vidéos de Palmashow l’Émission. Je peux placer très naturellement dans une conversation le mot « tzatziki » en zozotant ou encore chantonner sans raison les paroles « sans quinoa-ooooh », ce qui me vaut parfois de ne pas être comprise par mes interlocuteurs. Mais qu’importe, j’aime Grégoire Ludig & David Marsais sur Internet et à la télévision, j’attendais donc avec impatience la sortie de leur premier long-métrage au cinéma.


La facilité pour le Palmashow aurait été de porter à l’écran les personnages de leurs sketchs, ceux qu’on aime bien, qu’on a appris à connaître et qui nous font rire depuis tant d’années. On aurait pu s’attendre à Gaspard et Balthazar : Le film, Michel et Francis dans ‘Elle est où Jeanne’ ou encore Fabien et Morgan VS. Enzo et Sydney… Grand bien nous fasse, le Palmashow n’a pas voulu tuer ses personnages (qui par définition sont des personnages de sketchs fonctionnant pendant 3mn mais sûrement pas étirables sur 1h30…) et nous épargne donc, nous spectateurs, par la même occasion.


Grégoire et David ont eu l’idée géniale de faire un film de genre et de renouer avec la tradition française de la comédie d’aventure. La Folle Histoire de Max & Léon commence en 1939 et raconte le parcours de deux potes (quasi-frères) qui vont tout faire pour échapper à la Seconde Guerre Mondiale. D’ordinaire fainéants, ils vont rivaliser d’ingéniosité pour sauver leur peau, dans n’importe quelles circonstances. Le seul but de leur épopée ? A priori, rentrer chez eux à Mâcon, pour aller boire des coups et draguer des filles comme ils aimaient le faire avant que la guerre ne soit déclarée. Parce que Max et Léon ce sont des anti-héros. Des anti-héros que l’on peut facilement transposer à l’époque actuelle. On peut entrapercevoir dans cette comédie une jeunesse désabusée face à la violence, sûrement la même dans les années 1940 qu’en 2016.


Toutefois, La Folle Histoire de Max & Léon c’est surtout un divertissement, certains diront un film « pop-corn ». Cool, une vraie bonne comédie ! Exigeante au niveau de sa construction, de son écriture et du jeu d’acteur, populaire grâce à la succession de gags et des nombreuses scènes parodiant les films qui se prennent trop au sérieux. Les mecs du Palmashow ne sont pas tombés dans l’écueil des films français dont il se sont souvent moqués dans leurs sketchs (avec bienveillance, toujours). De ce fait, s’en est presque déroutant au début, parce que ça change des comédies qu’on a pris l’habitude de voir ces dernières années sur nos écrans.


Si le film fonctionne, c’est aussi parce que Grégoire et David savent bien s’entourer. Entre les habitués de leurs sketchs et une pléiade de guests (l’effet de surprise y est pour beaucoup), voir tous ces comédiens et comédiennes réunis et s’amuser ensemble est l’un des vrais plaisirs de ce long-métrage. On retrouve d’ailleurs beaucoup de clins d’œil aux pastilles télévisuelles du duo, notamment le leitmotiv du film « on va la gagner cette guerre », issu du Very Bad Blague « Quand on est résistant » (le sketch est ici). Dixit Grégoire et David lors de l’avant-première à laquelle j’ai eu la chance d’assister, il y aurait même une référence furtive à Gaspard et Balthazar (pas trouvée pour ma part !). En revanche… il paraît que Jeanne a été coupée au montage !


La Folle Histoire de Max & Léon rend aussi un hommage chanmax à la pop culture française et internationale. Entre autres sources d’inspiration, La Grande Vadrouille, La 7ème Compagnie, Papy Fait De La Résistance, Rabbi Jacob, OSS 117, Indiana Jones et les fameux Dupont et Dupond dans Tintin (« Psartek l’ambiance ! »). Mention spéciale au choix de l’affiche carrément vintage, référence directe aux œuvres de Drew Struzan pour Indiana Jones, Star Wars ou encore Retour vers le Futur.


Il semblerait donc que le Palmashow et leur acolyte Jonathan Barré soient allés voir du côté du 7ème art pour réaliser un vrai film de cinéma, pas pour créer quelque chose qu’ils auraient pu faire à la télévision. Selon moi, ils réussissent surtout à prouver qu’entre l’Internet, la télévision et le cinéma, il n’y a pas de média qui soit plus légitime qu’un autre. Que tant que la créativité, l’audace, l’envie, le talent et le travail sont de mise, c’est réussi, c’est drôle, c’est bien, quelque soit le support et quelque soit le format.


Peut-être qu’il faut aimer l’humour du Palmashow pour apprécier ce film à sa juste valeur. Plaisir d’offrir, joie de recevoir. Peut-être qu’il faut aimer l’univers du Palmashow pour trouver que certaines scènes sont aussi émouvantes, que l’amitié de Max et Léon, c’est sûrement un peu celle que partagent Grégoire et David !


À un critique qui avait discrédité un film sous prétexte qu’il n’avait « d’autre ambition que celle de […] faire rire », Desproges avait répondu qu’elle était immense « la prétention de faire rire ». Devant La Folle Histoire de Max & Léon, j’ai ri du début à la fin. Que demander de plus ?


Finalement, est-ce que mon texte ne serait pas plutôt une déclaration d’amour et d’admiration au Palmashow et à tous leurs potes ? Peut-être, peut-être… je ne me rends pas compte. ;)

ClemandarineG
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le 29 oct. 2016

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ClemandarineG

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