La générosité de ce cinéma perdu est ici à son paroxysme. Celle d'une bande de pote où les winners soutiennent leur ami névrosé. Mais surtout celle d'un film pour tous les personnages qui traversent son cadre. Certes tous sont assignés à leur stéréotype de directeur nazi, gardien de parking latino, secrétaire bébête mais tous profiteront avec gourmandise d'une forme de liberté. Par la licence de ces gardiens qui se payent une virée interdite en décapotable jouissive, par une densité de personnage qui comme ce formidable garçon de table sera le meilleur opposant au parfait et irritable Ferris, ou simplement par l'image. Du lycéen à la scène de foule folle sur les boulevards de New York, John Hughes se passionent pour tous les visages qu'il croise et croque de magnifiques portraits en gros plan pour tous le monde.
La chronique morale s'étire difficilement sur la fin précisément quand l'on reste entre adolescents voués à grandir. Qu'ils se rassurent, la bouffonnerie ne cesse jamais et rien n'empêche les adultes de jouer amoureusement les enfants.