Ferris Bueller’s Day Off est en quelque sorte le manuel de la parfaite école buissonnière, bien que cela nécessite des moyens assez importants, ce que Ferris a en sa possession, au grand dam de sa sœur et du Proviseur de son lycée qui sont les deux seuls à ne pas tomber dans le panneau.
Ferris a donc décidé de sécher les cours pour la 9e fois avec son ami hypocondriaque Cameron et sa petite amie Sloane. C’est avec le Proviseur sur leurs traces que Ferris & co. se déplacent dans Chicago au volant de la Ferrari du père de Cameron pour assister à un match de baseball, déjeuner dans un restaurant réputé et participer à une grande parade qui amènera la scène la plus connue du grand public.
Le film de John Hughes est divertissant notamment grâce aux frasques du Proviseur Rooney et aux stratégies complètement irréalistes élaborées par Ferris pour piéger ses parents et leur faire croire à sa maladie. Nous assistons à des moments totalement absurdes mais réjouissants durant lesquels le trio s’en sort par des pirouettes dont on n’aurait pas osé rêver.
Le jeu d’acteurs n’est clairement pas le point fort du film, sans pour autant être un défaut. Matthew Broderick est convenable dans ce qui reste aujourd’hui son rôle plus connu, Ferris Bueller. Alan Ruck joue Cameron, un adolescent en manque de confiance en soi, et il est certainement celui qui s’en sort le mieux parmi notre trio infernal. Mia Sara a les yeux revolvers et bien que son personnage de Sloane ne soit pas le plus important, elle marque la pellicule de son empreinte à chaque plan sur son visage. On retiendra par ailleurs la performance splendide de Jeffrey Jones dans le rôle du Proviseur Rooney ainsi que celle tout à fait honorable bien que parfois agaçante de Jennifer Grey en tant que Jean, la sœur de Ferris. Le reste du casting est un cran en-dessous, à l’exception notable du caméo de Charlie Sheen qui n’a pas fini de me faire rire.
Si la dimension comique du film est une grande réussite, une fois n’est pas coutume, c’est sur la partie dramatique que John Hughes se troue un peu. Le ras-le-bol et le déballage de vérité de Cameron est certes salutaire pour son personnage, mais il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. On ne sait plus trop sur quel pied danser : doit-on en rire ? Doit-on compatir ? Le métrage conserve un ton tragicomique qui nous met le c** entre deux chaises pendant une vingtaine de minutes avant de se replonger dans la pure comédie sur la partie finale et c’est à mon sens son principal défaut.
Le film n’est pas un chef-d’œuvre mais il n’en reste pas moins un divertissement agréable et idéal pour se détendre.