Ferris Bueller, c'est le day-off de l'Amérique. Dans une société surcodée où l'adolescent ne sait même plus qui il est, ce qu'il doit être, ou ce qu'il doit faire, Ferris Bueller est là, et offre à tous un échappatoire. Sous ses airs de gentil garçon, fils parfait, jouant à la perfection le rôle de fils révé (et limite attardé) que ses parents idéalisent, Ferris est de ces adolescents qui, contrairement à son meilleur ami, sait que l'avenir n'est pas rose, et s'octroie à son bon vouloir des journées où il peut croquer la vie à pleines dents, souffler un peu, et être qui il est vraiment.


Préparant plan sur plan pour échapper à la vigilance du responsable de l'école, le jeune homme emmène son meilleur ami, écrasé sous le poids de l'autorité de son père, et sa petite amie, ravie d'être complice des escapades du héros. Car Ferris le sait, seul, il n'y a d'intérêt à savourer une aussi belle journée. C'est pour cela qu'il encourage tout le monde à le suivre, même le spectateur à qui il se permet d'offrir des conseils de séchage professionnel. No fear, no limit, l'adolescent devient une tornade qui finit par emporter la population entière de Chicago dans son sillage. Des ménagères aux minorités, des ouvriers aux hommes d'affaire, tous s'octroient à leur tour une pause bien mérité, laissant tomber les masques pour profiter à leur tour de l'instant présent, tout en musique et bonne humeur.


Laissant la part belle à l'humour, le film ose même user de cadrages et de bande-son communément utilisé dans des films d'action, à frisson ou des thrillers haletants. Mais ici, ils ne servent qu'à faire frémir le spectateur à la simple idée que le subterfuge de Ferris soit découvert. Une exagération cinématographique, bien à l'image de l'exubérance outrancière du héros qu'il s'efforce de cacher en temps normal. Le running-gag récurrent du film, et la seule préoccupation du jeune homme (et encore, cinq minutes avant de rentrer). Avoir échappé à la vigilance du responsable et être présent à six heures pour le retour de ses parents et endosser de nouveau le masque du fils parfait. Est-ce que Ferris y parviendra t'il ?


Un film frais, bien plus profond qu'il n'en a l'air, qui prouve que le cinéma peut parler de la populace américaine et de ses adolescents sans omettre humour et bonne humeur.

Gzaltan
7
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le 17 juil. 2016

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Gzaltan

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