Ca part pas mal, avec une esthétique très léchée, des sets, des accessoires et une lumière superbes, des personnages gentiment caricaturaux et très bien joués, le tout dans une atmosphère à la Jeunet (qu'on ne se méprenne pas, j'ai détesté Amélie Poulain, mais il y a une patte toute de même).
Il y a de l'étrangeté et de la violence dans cette rencontre improbable puis ça s'essouffle, ça piétine, ça ne propose rien de plus que ce que le premièr regard entre les deux créatures suggère.
La douce lumière des bonnes impressions initiales nous accompagne bien jusqu'à la fin, mais décline jusqu'à disparaître et on se demande lors de la dernière scène si le film qui se conclut est le même que celui qui nous a convaincus plus tôt qu'il était bizarre, baroque et décalé.
Il faut se rendre à l'évidence. C'est la déception, non pas du film en tant que tel, mais la déception de n'avoir pu voir prolongés ses espoirs et sensations des premières minutes. Je ne peux donc qu'éprouver de la bienveillance pour cette Forme de l'Eau, mais je crains que sa volonté de multiplier hommages et recours aux conventions passées ne l'ait rendu trop téléphoné et l'ait dépouillé de toute surprise.