Certains diront "La belle et la bête" d'autres crieront au plagiat de "Amélie Poulain"...
J'ai seulement envie de vous inviter à vous détendre, et apprécier la beauté de ce chef d'oeuvre.
Ici, tout se mélange, s'assemble et les personnages plus différents les uns que les autres se retrouvent dans leur marginalité commune.
Élisa, émouvante sans les mots, délicate et naïve comme en décalage avec le monde qui tombe amoureuse folle de la créature, preuve que l'amour n'a pas de langage.
Gilles, un artiste sans succès, homosexuel qui se décrit comme étant né trop tard ou trop tôt dans cette époque qui ne lui ressemble pas.
Dimitri alias Bob, savant pur et dur espion russe malgré lui qui préférera honorer la science plutôt que sa patrie.
Zelda, cette femme forte, une féministe noire qui doit à son cœur défendant, s'agenouiller dans les excréments des hommes.
En parlant d'homme Del Toro nous offre ici l'archétype du psychopathe narcissique, imbu de lui même et avide de pouvoir en la personne du colonel Strickland.
Ce bouquet de personnages est lié par cette créature peu humaine d'apparence mais bien capable d'humanité, cette bête aquatique, Dieu des eaux sans nom au centre d'une lutte opposant la Russie et les USA en pleine guerre froide.
Certes, une magnifique histoire d'amour mais aussi bien plus:
une mise en lumière des discriminations faites contre "les marginaux", noirs, handicapés, homosexuels, femmes.
Une magnifique B.O, nous transportant au grès de l'eau...
Chapeau Bas pour ce film, je vous le conseille en V.O
Valentine