Jusqu'à boire la tasse

L'esthétique et la forme sont aussi travaillées que le fond de l'histoire est convenu et sirupeux.
Je suis allé voir le film avec des amis qui ont adoré quand moi je me suis retrouvé être totalement passé entre les gouttes. Pour résumer c'est un joli film de fille avec beaucoup trop de romantisme. De la à dire que le paquet a été mis sur la forme pour camoufler une intrigue creuse...
Le casting m'a par contre beaucoup plu même si j'ai eu du mal à comprendre pourquoi les acteurs rejouaient ici le même rôle qui les avaient fait connaître, à peu de choses près : la créature est un copié collé de l'homme aquatique de celle du Hellboy du même réalisateur. Même interprète parait-il. L'excellent David Hewlett apparu dans les séries Stargate qui joue encore un scientifique froussard. Michael Shannon qui incarnait le Général Zod de Man of Steel rejoue (très bien) un antagoniste forcené jusqu'au boutiste.
Et je ne parle que de ceux que je connaissais.
Je le disais, le film est globalement bon mais j'ai vraiment trouvé que l'histoire utilisait des ficelles grossières et prévisibles. Si les dialogues sonnent assez justes les messages et dénonciations véhiculées ici et là sont sans finesse (l'homosexualité ce n'est pas mal, les noirs ne sont pas inférieurs aux blancs, les femmes sont les égales des hommes, les communistes infiltrés à l'Ouest ne sont pas tous à jeter). Ça va mieux en le disant c'est certain mais la façon de faire, même avec de l'humour, est d'une candeur agaçante. Le film se veut être un conte ; genre qui utilise souvent les raccourcis pour aller à l'essentiel. Paradoxallement, le film est parfois très cru dans sa démonstration des rapports humains (la sexualité, la torture, la mutilation).
Difficile de critiquer une oeuvre aussi atypique qui m'a pleinement convaincu pour l'enrobage et l'originalité esthétique, mais qui je trouve avait finalement bien peu de choses à raconter.