Je pense que je n'ai jamais vu de film mendiant autant une statuette que celui là.
Si un jour on veut illustrer l'expression "oscar bait", on tient là l'exemple parfait. Et le pire c'est que ca marche, puisque le film est reparti avec 4 recompenses dont les 2 principales (meilleur film et meilleur realisateur).
Et si a la rigueur la récompense de réalisation peut se justifier (C'est Del Toro, donc c'est beau), l'autre récompense ne peut se justifier que par l'usage de poncifs a même de brosser les jurés dans le sens du poil.
On se retrouvera donc avec une scène dans un cinéma projetant un classique. Cette scène ne sert à rien, n'apporte rien, mais hé, le film aim le cinéma et le montre, alors s'il vous plait, une statuette.
De même on aura droit à une scène fantasmée en forme de comédie musicale. Là encore la scène énerve plus qu'autre chose, est d'une stupidité sans nom, mais hé, le film aime le spectacle alors une petite statuette s'il vous plait.
Et les spectateurs seront censé émerveiller et surtout ne pas mentionner l'antagoniste plus caricatural que dans un mauvais film de super héros, qui se comporte en toute circonstance comme la pire des ordures, et ne pas voir l'absolu manque de subtilité de ses scènes. Ah et fermer les yeux quand il se teleporte 2 fois a la fin pour toujours surgir sans bruit et hors champ comme dans un nanar des années 90.
Le spectateur sera aussi prié de trouver plein de raisons de émerveiller des personnages secondaires, et ne jamais mentionner a quel point ils sont creux et réduits à l'état de caricature. Par exemple, le spectateur devra applaudir quand Zelda fait un acte de femme libérée en s'opposant à son mari, et ne surtout pas remarqué que cela est fait en présentant ledit mari comme la pire des caricatures de noir feignant et lâche.
Le spectateur devra également s'émerveiller de surprise lors de la derniere scene par ce retournement qui est souligné a la hussarde depuis les premières scènes du film.
Le spectateur est donc prié d'aduler ce tas de clichés indigne des années 90 comme étant novateur et original, de faire grand cas de chaque détail éculé comme etant une marque de génie, de justifier chaque scène sexuelle gratuite (surtout dans la première heure) comme etant de l'audace.
Finalement pour braquer un oscar, ils suffit de faire un mauvais film français, prétentieux et bouffi d'orgueil, dans ce que cela peut avoir de plus caricatural.