Le film est très prometteur dans son premier quart d'heure, pour peu que l'on considère ses personnages, son identité visuelle et sa bande-son comme des hommages à La Cité des enfants perdus, Amélie et Dark City plutôt qu'un plagiat peu discret.
L'atmosphère est charmante et l'on a envie de se laisser emporter dans cette uchronie sombre et féerique.
Malheureusement, les personnages ne sont pas aussi attachants qu'ils pourraient l'être (les interactions entre l'héroïne et l'amphibien sont un peu limitées, la faute à l'amphibien qui ne fait pas beaucoup d'efforts, et les personnages secondaires manquent un peu d'épaisseur ou de subtilité, même si Michael Shannon se démène comme un beau diable). Passé l'émerveillement initial, on comprend qu'il n'y aura que peu de décors (3 ou 4, c'est tout, ce qui est bien dommage par rapport aux films évoqués plus haut). La photographie est très travaillée, mais le vert aurait pu être contrebalancé par... autre chose, de temps à autre. Enfin, l'intrigue est à la fois trop inconsistante et étirée plus que nécessaire.
C'est linéaire, sans surprise, sans réelle progression (ni l'héroïne, ni l'amphibien n'évoluent réellement au cours de l'histoire), et même si le film est parcouru de quelques scènes fort belles et poétiques, il aurait gagné à adapter la forme au fond, en ne dépassant pas 1h30.
Joli film, mais pas à la hauteur de ses 4 oscars.