Attention : spoils.
Ce film est à la fois une plaidoirie pour le droit à la différence, une histoire d'amour singulière, un conte fantastique et une fable poétique.
Élisa (Sally Hawkins), muette (mais pas sourde !) vit dans un vieil appartement et partage son palier avec Giles (Richard Jenkins), un vieil homosexuel. Elle porte de chaque côté du cou trois grandes griffes qu'elle dissimule la plupart du temps sous ses cheveux. Tous deux s'entendent très bien et ont adopté un rythme de vie immuable.
Chaque nuit, Élisa part travailler dans un laboratoire gouvernemental où elle est chargée, en compagnie de son amie Zelda (Octavia Spencer) de faire le ménage.
Un jour, arrive, en provenance d'Amérique du Sud, un étrange amphibien, sévèrement gardé par l'inquiétant colonel Richard, qui n'a qu'une hâte : se débarrasser de cette forme qui vient de l'eau.


Il parvient à convaincre le général responsable de l'opération d'opérer une vivisection sur l'étrange animal. Élisa, pendant ce temps s'est prise d'affection pour la forme et décide d'organiser son évasion.


Élisa, grâce à la coopération de son ami Giles et d'un médecin espion russe réussit à délivrer l'amphibien pour le cacher la baignoire de son appartement.
Finalement, la santé de ce dernier déclinant, ils l'emmènent vers un canal où il pourra rejoindre la mer. Au moment de le relâcher, ils sont rattrapés par le colonel Richard qui tire sur la forme de l'eau et sur Élisa, qu'il tue. Giles arrive à ce moment et assomme le général pendant que l'amphibien récupère rapidement de ses blessures. Il s'approche alors du général qui s'était relevé entre-temps et le tue d'un coup de griffe. Puis, il prend Élisa, dans ses bras et saute dans l'eau. Ses griffures se transforment alors en ouïes et elle peut respirer sous l'eau, comme son compagnon.
Finalement, ce sont les quatre "différents" qui viennent à bout du général dévoré par l'ambition : Élisa, la muette aux griffes, Giles, le vieil homosexuel, Zelda, la femme de ménage noire et bien sûr, la forme de l'eau.


Le film baigne dans une atmosphère verte : vêtements, bus, tickets de pointage... qui évoque la couleur de la mer. Quand Élisa tombe amoureuse, elle troque le bandeau vert qui retient ses cheveux pour un bandeau rouge.
Par ailleurs le film foisonne de petits détails sur toutes les formes de discrimination : racisme, homophobie etc. et sur le caractère "poisson" d'Élisa (muette mais pas sourde, son métier fait qu'elle est en contact permanent avec l'eau, elle se donne du plaisir dans sa baignoire et mange des œufs).
Un chef d'œuvre de poésie et d'humanité.

robindestoits
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les films en instance de critique ou en attente de classement

Créée

le 14 août 2018

Critique lue 159 fois

2 j'aime

robindestoits

Écrit par

Critique lue 159 fois

2

D'autres avis sur La Forme de l'eau

La Forme de l'eau
carolectrice
5

Shape of You

Ca fait des mois que Sens Critique nous fait baver devant cette magnifique affiche très énigmatique... alors voilà, ça y est, je l'ai vu le dernier Guillermo del Toro, j'étais allée fortuitement voir...

le 19 févr. 2018

169 j'aime

14

La Forme de l'eau
mymp
4

Waterproot

Les quinze premières minutes augurent du pire, en mode Amélie Poulain, la revanche : ambiance désuète, images ripolinées aux teintes verdâtres, musique d’Alexandre Desplat avec accordéon de...

Par

le 14 févr. 2018

115 j'aime

6

La Forme de l'eau
Moizi
5

#JesuisSamson

Je suis vraiment déçu par ce film, j'adore ce que peu faire Del Toro, mais c'est sans doute celui que j'aime le moins avec Blade II. Alors ce n'est pas mauvais, il y a plein de bonnes choses dans le...

le 19 janv. 2018

112 j'aime

7

Du même critique

La Vie secrète des arbres
robindestoits
1

N'importe quoi !

Je commence ce commentaire par la mise en valeur de ma petite personne : je suis technicien forestier, bûcheron, élagueur mais aussi randonneur et profondément écologiste. Cependant, tout écologiste...

le 13 mai 2018

10 j'aime

12

Once Upon a Time... in Hollywood
robindestoits
4

Il était une fois...le vide

Pourquoi ? Pourquoi ce film ? Où cela nous mène-t-il ? Y a-il un message ? Ce film est-il conçu pour une classe d'intellectuels cinéphiles ? Un scénario nous a-t-il échappé ? Sharon Tate ? Charles...

le 16 août 2019

9 j'aime

2

Planète Végane
robindestoits
5

Critique de Planète Végane par robindestoits

"Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas" a dit ou n'a pas dit Malraux (les avis divergent), et, en tout cas pour l'instant, c'est mal parti. Du coup, pour pallier l'absence d'un mouvement...

le 13 mai 2018

9 j'aime

1