Pour son deuxième film, Cédric Jimenez s’attaque à la French Connection, avec Jean Dujardin et Gilles Lellouche dans les rôles principaux, ceux du juge Michel et de Tany Zampa.
Autant vous dire que les moyens sont là pour que La French devienne un classique du film de gangster français. Cédric Jimenez n’évite pas tous les pièges, évitables comme les incohérences comme un marseillais qui vanne le PSG alors que le club venait tout juste d’être créé et inévitables car inhérentes au genre comme les nombreuses imitations volontaires ou non de scènes de classiques comme Scarface. Il n’en demeure pas moins que La French est un film très réussi visuellement, plutôt bien mis en scène (même si on tombe parfois dans le chichiteux sur quelques scènes) et bien construit, méritant chacune de ses 135 minutes, avec quelques séquences musclées très réussies et surtout un casting extrêmement performant. En effet, la quasi-entièreté du casting est parfaite, de Jean Dujardin en juge pugnace à Guillaume Gouix en flic intègre en passant même par Eric Collado, Féodor Atkine et Mélanie Doutey. Malheureusement, seul Gilles Lellouche est complètement largué dans son rôle de caïd de la drogue. Jamais crédible, constamment dans le surjeu, il menace constamment de tout gâcher. On peut même trouver quelques remarques politiques assez bienvenues sous couvert de cette immense enquête policière, qui pimentent un peu un dernier acte qui est de très loin le plus réussi.
La French est un vrai bon film, une réussite dans un cinéma policier français qui manque de fresque comme cela. Mais un peu plus de classicisme n’aurait pas nui, bien au contraire.