Prix Louis Deluc, Prix spécial du jury, prix de la critique et prix d'interprétation espoir féminin à Venise, Césars du meilleur film, réalisateur, scénario original et espoir féminin !
Et pour moi (et Angelo !) un seul mot pour qualifier ce film : Chef-d'œuvre !
Nous avons eu l'immense bonheur de le découvrir deux jours avant sa consécration aux Césars et ce fut un vrai choc ! Et une vraie joie deux jours plus tard !
Autant L'Esquive était en apparence sombre (bien que filmé presque entièrement en extérieur) et violent mais s'avérait finalement très lumineux et plein d'espoir , autant La Graine est un film qui bénéficie de la lumière de la Côte d'Azur mais qui est paradoxalement plus cruel, désespéré et bizarrement filmé presque entièrement en intérieurs.
La mise en scène impressionne du début à la fin par l'abondance d'ultra gros plans filmant les peaux, les bouches et les regards au plus près mais aussi par son montage plus que savant.(le film évoque souvent et notamment dans ses scènes de repas, le génie de Pialat)
Les acteurs sont tous tellement extraordinaires et convaincants que l'on a même du mal à imaginer qu'il s'agissent d'acteurs. Mention particulière à Habib Boufares (merveilleux Slimane !) et à la jeune césarisée Hafsia Herzi qui illumine le film de bout en bout et qui nous offre une des plus émouvante scène de cinéma imaginable (cette longue danse du ventre inoubliable)
Le film nous séduit dans sa première partie par la joyeuse empathie qu'il crée avec cette famille, puis il nous cueille, nous chope au cœur et ne nous lâche plus pendant le reste de la projection, nos imposant un suspense surprenant, allant crescendo et poussant l'émotion à son comble jusqu'à la dernière seconde...
Il nous laisse pantelant, bouleversé...
Les membres de l'Académie ne s'y sont pas trompé en le consacrant César du Meilleur film, et ils rachètent ainsi en partie l'oubli impardonnable des Chansons d'amours