Après un premier opus hommage à l'heroic bloodshed réalisé par Benny Chan, c'est le stakhanoviste et touche à tout Herman Yau qui shoote cette suite qui n'a de rapport que son titre avec le premier The White Storm. En effet c'est une appellation 2 à la HK, c'est à dire une nouvelle histoire qui n'a aucun lien avec la précédente : nouveaux protagonistes, nouveau casting (hormis Louis Koo), on garde le titre et l'idée qui en découle, et c'est parti.


Passé une introduction et mise en place des personnages plutôt efficace, on suit la confrontation entre deux ex-membres d'une même triade. Le premier Yu Shu-Tin (Andy Lau), qui a connu les ravages de la drogue avec son père accroc, est devenu un brillant financier et donateur important pour la prévention et la lutte contre la drogue. Quand au second Fung Chun-Kwok alias Dizang (Louis Koo), il est devenu l'un des cinq barons de la drogue d'HK et garde une rancœur féroce vis à vis de son ancienne triade qui ne pratiquait pas le trafic de stupéfiants et plus particulièrement envers son ancien camarade qui l'avait autrefois amputé de trois doigts en représailles d'un éventuel trafic auquel il s'adonnait .


L'histoire se suit bien, le rythme est enlevé, et la vendetta menée par Andy Lau contre les trafiquants en tout genre, du petit dealer du coin de rue (Sam Lee qui finira sur le capot d'une voiture) au laboratoire de fabrication ou autres clubs des barons est assez jouissive.


Niveau action, Herman Yau avait visiblement envie de filmer des chutes de plusieurs étages jusqu'à l'écrasement au sol (pas moins de trois chutes mortelles!). Ce détail mis à part, entre les gunfights péchus et cette course poursuite finale en voiture too much mais pleine d'idées sympas qui finira dans le métro d'HK, l'ensemble se révèle sacrément dynamique.


Alors certes le scénario ne nous évite aucun pathos de l'extrême (cancer, fils drogué, femme stérile, femme flic qui meurt dès la première intervention à son retour d'accouchement, …) et le concert de hasard (la gamine de la flic morte recueillie par le commissaire qui gagne le concours vidéo notamment) plombent légèrement l'ensemble. Cependant n'oublions pas une partie de ce qui a fait le charme du cinéma de l'ex-colonie, même si désormais le jeu des acteurs est moins éloquent, le caractère jusqu'au-boutiste des situations, des dilemmes et des choix fait partie intégrante de cette cinématographie.


La durée maîtrisée du film évite les longueurs au détriment de certains aspects de l'histoire qui se retrouvent forcément sabrés (les véritables activités de l'ex-triade, les compagnons d'arme d'Andy Lau, …), au moins l'ennui ne se fait pas sentir.


Avec un réel savoir faire technique, un duel de haut niveau (Andy Lau tout comme Louis Koo bouffent l'écran par leur charisme au teint halé) et un nihilisme final (rappelant le Shockwawe de son réalisateur), The White Storm 2 se révèle une petite réussite et une bouffée d'air frais dans le morne paysage du polar hong-kongais.


Interview d'Herman Yau par l'ami Arnaud Lanuque :
https://lepetitjournal.com/hong-kong/white-storm-2-drug-lords-andy-lau-braque-les-dealers-261132

Junta
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le 15 avr. 2020

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