Quel pavé critique et constructif ajouter au mythe, au gigantesque édifice que représente la saga Star Wars, et principalement à sa première trilogie entamée dans le courant des années 70 ? Il s'agit forcément d'une véritable révolution cinématographique doublée d'une source d'inspirations passionnantes et passionnées, aussi bien du côté des gens de métier que de celui des aficionados ou même des simples cinéphiles...
Avec La Guerre des Étoiles Georges Lucas finit d'imposer l'empire de l'entertainment apporté par son compère Steven Spielberg et l'étonnant blockbuster Jaws au coeur de l'industrie hollywoodienne, et fait encore ( presque ) plus fort que ce dernier : il invente et propage le merchandising en faisant de tout un univers un incroyable vivier commercial, populaire et culturel. En 1977 sort donc La Guerre des Étoiles, futur épisode IV plus récemment renommé Un nouvel espoir, énorme opéra spatial et mythologique peuplé de personnages pittoresques devenus aujourd'hui quasiment incontournables.
Difficile de parler de Star Wars sans déflorer sa matière et ses nombreuses révélations, matière aujourd'hui étayée par une prélogie techniquement plus fouillée mais de moindre intérêt narratif et par une tierce à la Disney en cours de fabrication, et dont le premier épisode ( pompeusement intitulé Le réveil de la Force ) reste à notre sens plus que discutable dans sa pertinence artistique... En quelques mots pourtant ce chapitre originel de la saga Star Wars reste une référence en termes d'épopée et de SF intemporelles. Lucas prend soigneusement le temps d'introduire chaque personnage de son imaginaire, composant des plans à la fois simples et ambitieux, loin des effets plus ou moins tapageurs de la trilogie entamée avec La Menace fantôme en 1999... Le cinéaste - ayant auparavant fait ses preuves avec le méconnu mais brillant THX 1138 - inaugure son divertissement de haute volée avec le célèbre générique accompagné de la musique emblématique de John Williams, ce dernier composant une bande-originale proche de l'opéra, opéra duquel chaque thème se rapporte à un personnage, facilement identifiable in fine.
S'ensuivent les présentations du ténébreux Dark Vador, de la princesse Leia puis du robot caractériel R2D2 et son acolyte et interprète érudit C3PO... De tonalité joyeuse ce quatrième épisode n'échappe pas pour autant à la noirceur, même si Georges Lucas à souvent recours à des effets proches du cinéma burlesque ( notamment par l'entremise du binôme de droïdes précités, couple dépareillé évoquant légèrement Laurel et Hardy ). Il y a évidemment les figures centrales de Luke Skywalker et de Obi-Wan Kenobi, piliers mythologiques de la saga mais également celle de Han Solo le pirate baroudeur ( Harrison Ford, charismatique jusqu'à l'indécence ), flanqué de son fidèle Chewbacca.
Si l'on garde en tête la vue d'ensemble de la saga formée par les six premiers épisodes on se rend compte de l'intelligence avec laquelle Georges Lucas parvient à ménager ses effets et ses coups de théâtre. L'utilité de chaque personnage, la propreté de la réalisation et l'absence inespérée d'afféteries visuelles et sonores en tous genres ( dixit la prélogie ) font de La Guerre des Étoiles une entrée en matière idéale au coeur de la galaxie lointaine, très lointaine de Luke, Obi-Wan et consorts. Un classique indémodable.