Une météorite qui tombe quelque part aux États Unis, une porte qui s'ouvre alors que la nuit tombe, un bruit inquiétant qui accompagne un objet inconnu, des habitants imprudents, et c'est la guerre des mondes qui commence.
Ce célèbre roman d'H G Wells sera plusieurs fois mise en scène. Il s'agit ici de la première adaptation de 1953. Il faut donc la regarder avec toute l'indulgence nécessaire et je trouve que techniquement c'est très réussi. Une musique classique et des bruitages efficaces, des extra terrestres qu'on ne voit pratiquement jamais dans leurs véhicules quasiment indestructibles qui se déplacent avec une extrême lenteur, j'imagine assez facilement l'impression que ça a pu faire.dans les années 50 sur des spectateurs qui ont dû ressentir tout le poids de la seconde guerre mondiale dans ces attaques ininterrompues obligeant les populations à l'exode face à des ennemis sans pitié.
En revanche le scénario est très elliptique et les personnages peu intéressants (voire franchement exaspérants comme l'héroïne), excepté peut-être Gene Barry (bientôt 90 ans) qui joue le rôle du brillant scientifique intrépide.
Le film alterne les bons moments inquiétants et les bavardages un peu vains. Le début est d'ailleurs très scientifique avec l'inventaire des planètes qui ne peuvent être habités par des envahisseurs. On se croirait dans un cours de SVT. Heureusement, le film dure 1h25 et les scènes d'action sont suffisamment nombreuses pour qu'on passe un moment agréable.
En revanche la fin est très décevante puisqu'elle est purement narrative. Comment un cinéaste peut-il accepter que le dénouement soit aussi peu visuel et simplement expliqué par une voix off désincarnée, voilà une question qui me dépasse, surtout après avoir montré un certain savoir faire dans les scènes d'action ...
C'était la guerre des mondes longtemps avant la version traumatisante de Spielberg et elle ne manque pas d'intérêt. Ce n'est pas pour rien si Orson Welles en avait fait un des plus célèbres canulars de tous les temps bien des années plus tôt.