La Guerre des mondes de Byron Haskin est la première adaptation du mono séculaire roman de science-fiction homonyme écrit par H.G. Wells. Je ne m’attendais à rien d’extraordinaire mais sûrement pas à ça et je vais tenter de m’expliquer sans me soucier de la question de l’adaptation, ma note étant un pur reflet de mon ressenti au visionnage.

Commençons par les effets spéciaux. Je pense que j’irai presque jusqu’à dire que c’est ce qui fait le « charme » de l’œuvre : les vaisseaux verts fluo, les martiens en plastique multicolore, les explosions d’étincelles après un tir de canon et les ajouts en post-production de flammes sur des images d’archive de 39-45 pour montrer le désastre planétaire occasionné par l’invasion des martiens en carton. Un peu tout et n’importe quoi, c’est très kitch.

Des effets spéciaux qui, associés à un jeu d’acteur au summum du stéréotype et à des dialogues atteignant des sommets d’inutilité et d’évidence vis-à-vis de la situation rendent des scènes particulièrement poilantes faisant perdre toute crédibilité à l’intrigue dramatique. On retiendra par exemple l’expression de la peur chez Ann Robinson dont je me suis même permis de faire une petite capture d’écran rien que pour vous : http://tinyurl.com/ky75ppl (yeux grands ouverts et tout et tout).

Un autre aspect technique négligé est clairement la BO. A titre d’exemple, les bruitages de tirs martiens auraient pu être plus travaillés par soucis de réalisme et juste pour éviter d’avoir à peu près la même gamme de son qu’un Space Invaders sur borne d’arcade. De plus, certaines scènes comme celle de la sortie des envahisseurs de leur météore n’auraient pas souffert d’un arrière-plan sonore inquiétant, le piano ayant été inventé au XVIIIe siècle et ne coutant pas une fortune en comparaison au budget, ni l’époque ni les moyens ne justifient ce bâclage en règle.

J’ai évoqué précédemment l’inutilité de certains dialogues. On peut notamment expliquer cela par des ajouts de personnages ou de faits n’apportant pas beaucoup au déroulement de l’intrigue comme les analyses de la vision des tripodes par exemple.

En bref, le film souffre de nombreux défauts venant de la réalisation mais aussi de la suppression d’un élément important du roman : en effet, une histoire de drague vient remplacer la séparation d’un mari et d’une femme remplaçant également de ce fait l’impact psychologique du dilemme que l’on trouvait dans le livre et qui donnait de la profondeur, de la grandeur d’âme et du charisme au personnage principal qui pour le coup est assez ridicule dans le film.

Je ne tiendrai cependant pas compte de ce dernier élément car encore une fois, je considère le roman comme une alternative dont le réalisateur peut s’inspirer sans pour autant l’utiliser comme un modèle.

Bon et puis on a l’omniprésence de Dieu aussi, mais c’est un film américain alors vous vous en doutiez, hein ?
Deleuze
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le 11 août 2013

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Deleuze

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