Une bande de hors-la-loi est poursuivie par des chasseurs de prime jusqu'au Mexique. Resté célèbre pour son prologue et son épilogue avec deux fusillades interminables et barbares, je découvre ce film dont l'action se situe à la charnière de deux époques. Pour les Etats-Unis, la conquête de l'Ouest est finie. Le film relate les derniers jours d'une bande de bandits tentant d'exister dans un monde moderne qui ne leur correspond plus. On est en 1969. Les plans sont très courts et les ralentis révolutionnaires. La Horde sauvage fait en réalité écho aux images de la guerre du Viêtnam qui divise alors l'Amérique. Il faut savoir que , pendant le tournage, le réalisateur se retrouve à court de cartouches et de faux sang dès le premier jour . On cerne mieux le personnage. L’attention que porte le réalisateur aux populations est très intéressante. En cela, il reprend le regard posé par Robert Aldrich en 1954 sur les siens dans Vera Cruz. J'ai trouvé quand même le film un peu long et au rythme assez inégal. Sam Peckinpah multiplie assez inutilement les scènes de bande souvent surjouées. Il s'intéresse au vieillissement de ses héros. Ca, c'est plutôt réussi , décrivant un monde où ils sont bien dépassés. On peut remarquer bien-sûr l'extrême stylisation du film. Peckinpah débute son film en faisant apparaitre son casting tout en figeant régulièrement l'image dans un noir et blanc d'époque. Il nous présente des personnages fatigués, très vieux pour la plupart, dans une Amérique où l'ouest n'existera bientôt plus. La voiture remplacera bientôt le cheval. Les scènes semblent souvent rallongés. Ca bavarde beaucoup pour ne pas dire grand chose. La scène qui m'a le plus impressionnée dans son rythme est celle de la prise du train. Sur un rythme un peu mou et un peu figé en dehors des scènes d'action, le pessimisme ambiant et le regard porté sur la nature humaine ont plombé un peu mon enthousiasme dans la découverte de ce célèbre western. Trois scènes restent absolument splendides surtout chacune dans leur introduction et leur approche : l’attaque de la banque, celle du train puis le carnage final. "Let's go!" comme William Holden lance.