La huitième femme de Barbe-Bleue est une comédie d’abord de mariage, puis de remariage. Le plus frappant est l’équilibre étonnant entre la comédie sophistiquée et la pure loufoquerie (on se croirait parfois chez les Marx Brothers notamment dans les gags concernant le mot « Tchécoslovaquie » ou la maison de repos dans laquelle Michael Brandon est soigné pour sa dépression). Le film est aussi remarquable dans sa manière de manier les métaphores et les symboles sexuels comme dans l’admirable première scène où le futur couple se rencontre par le biais de l’achat d’un pyjama dont lui ne veut que le haut et elle que le bas. Enfin, l’élégance est aussi dans les splendides mouvements de caméra comme dans celui qui accompagne le vendeur du grand magasin d’étage en étage, du bas au sommet de la hiérarchie. Bref, une comédie qui est une merveille de finesse et d’élégance, des qualités qui sont aujourd’hui presque toujours absentes dans ce domaine, remplacées par la bêtise et la vulgarité.