L'étrange forme d'un « photo-roman », une durée douteuse, une partie filmée au sens strict qui se limite à quelques secondes, une voix off solennelle à faire bâiller, un scénario vu et revu depuis, une patte « guerre froide » : "la Jetée" est inclassable, bla, bla, bla. Pourtant, ce n'est pas surprenant que des films de ce genre existent ; ce qui est étonnant, c'est que ça marche.
Rien à voir, quoi qu'on en dise, avec une séance de diapositives ou du « Powerpoint ». Parce qu'il y a un thème qui fait office de fil rouge, parce que la bande-son entraîne tout le film, parce que la photographie est magnifique, parce que la construction est soignée, en dépit d'une fin prévisible pour qui a vu d'autres films de voyage dans le temps. Et les « dix mille avenues incompréhensibles » : je reste persuadé que, sans un texte de cette qualité, "la Jetée" aurait été un film au mieux raté, au pire exaspérant.