J'aime assez l'idée du roman-photo et bien sur la mise en abyme autour du personnage principal dans le souvenir de sa propre mort. La mise en abyme reste en général quelque chose qui fonctionne toujours.
C'est intéressant de voir comment le propos du voyage intérieur et du voyage dans le temps a été abordé à cette époque et de considérer ce qui a été fait, refait et surfait après 1962, au fil du temps sur ce même thème.
Un film, je suppose, avant-gardiste et surtout stimulant à faire et à voir dans les années 60.
Cependant, du fait du roman photo nous n'avons pas les sensations du personnage, on ne ressent pas l'ambiance de la jetée, des avions, l'ambiance si propre au dimanche. On ne ressent pas sa souffrance, le poids de la destruction de Paris, on ne ressent pas l'étouffement des sous sols, la cruauté des ennemis et des expériences, la tiédeur de la liaison avec cet femme, son effroi le fameux jour sur la jetée.
Ce qui fonctionne en revanche, est que de par le ton monocorde du narrateur, l'histoire est abordée comme une étude, une anecdote voir même comme une fable.
Quoiqu'il en soit ça reste un court à voir, c'est très bien qu'il est ce petit format. Je n'ai pas adoré et je n'ai pas du tout détesté. Il a du être très bien accueillit à l'époque mais un film vu hors de son époque perd malheureusement pas mal de son "crédit".