e me souviens avoir été voir ce film au cinéma. Pas de chance, je m'étais endormi lors de la séance. Je ne sais pas si c'était à cause de la qualité mais il m'a quand même fallu cinq ans pour me décider à le revoir à tête plus reposée.
Et Dieu que j'ai bien fait! D'emblée, Shyamalan fixe les ficelles du conte à travers une introduction sous forme de dessin animé expliquant que l'homme n'écoute plus les habitants du peuple de l'eau et qu'ils sont devenus au fur et à mesure de plus en plus violents. L'oeuvre enchaîne ensuite sur le personnage de Cleveland que l'on voit expliquant qu'il s'agit d'une grosse bête et qu'il est en train de la tuer. Le début s'inscrit surtout dans des choses qu'on ne voit pas. Outre cette bête, qui est la personne qui se baigne la nuit dans la piscine alors que le règlement l'interdit après 19h? Le récit est toutefois lancé car sur les choses qu'on ne voit pas, on se doute qu'on sera dans un récit totalement irréaliste.
A travers des personnages très attachants mais aussi très singuliers dans certains cas (le renfermé, l'amie des animaux, le "scientifique" qui ne se muscle qu'un seul bras, la Coréenne exubérante, etc.), Shy parvient à toucher un très large public.
Shyamalan réalise aussi un très beau travail sur la remise en place de l'être humain face mal par rapport au mal dans toutes ses formes. Que ce soit le mal physique que celui qui nous ronge mentalement. Car notre ami Cleveland cache un lourd secret et un mal le ronge. Tandis que d'autres souffrent plus physiquement et surtout la nymphe. Ce sont des personnages aussi qui donnent l'impression de devoir se cacher ou de paraître extraordinaire pour recevoir des autres une forme de reconnaissance. La nymphe est également le symbole du bien absolu tandis que le monstre, l'espèce de loup, représente le mal absolu et doit lutter contre celui-ci. Tout comme l'être humain. La nature est également présente de manière intrinsèque dans le récit.
Shyamalan glisse aussi un clin d'oeil à prendre au second degré envers les critiques cinéma. En effet, un des personnages est critique pour un quotidien. C'est le seul membre à mourir dans l'histoire en se faisant tuer par la bête. Dans le même temps, Shyamalan répond à sa mégalomanie. S'il se montre encore à l'écran, il estime qu'il ne se considère comme n'étant rien et que c'était son public qui le décidait.
Un film qui possède en fait plusieurs facettes de lecture. Je ne comprends pas comment je n'ai pas pu accrocher la première fois que je l'ai vu car c'est un cinéma qui est fait à 100% pour moi. Le film le plus réussi de Shyamalan avec Phénomènes.
batman1985
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le 6 mai 2011

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batman1985

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