Un (sacré) remède (de cheval) à la mélencholie

Dès les cinq premières minutes, on a envie de quitter son fauteuil pour se mettre à danser. Lalaland s'ouvre en effet sur ce qui devrait devenir un anthologique plan séquence de référence ! En deux plans deux mesures, cela envoie du lourd visuellement, musicalement et cinématographiquement. D'emblée, on est aspiré par la magistrale fluidité de la mise en scène et son inventivité qui ne sera jamais démentie tout au long de ce film virtuose avec ses mouvements de caméra et jeux de lumière qui servent à merveille l'histoire et la musique.
Et si on peut y voir des hommages à Demy, Scorcèse, Bob Fosse, cela n'enlève rien au talent original du réalisateur. Un talent qui s'expose, entre autre, au détour d'un accord chromatique entre la couleur de poubelles et les motifs pourpres d'une robe ou l'ébouriffant plongeon dans une piscine lors d'une Party dans une piscine lors d'une party.


Acidulé, pétillant comme les bonbons, d'une vieille tante adorée que l'on revoit avec plaisir, c'est un véritable enchantement où l'on suit avec délices les charmants pas-de-deux et les jolis brins de voix des protagonistes. Réel feelgood movie, depuis New-York New-York on n'avait vu la vie d'un couple artiste décrite de façon aussi jouissive et emballante. Et même si cette histoire est celle de ces grandes amours impossibles dont on finit par transformer le regret en beaux souvenirs, à la voir, on a bigrement envie de retomber amoureux pour revivre ces moments de grâce et de légèreté qui nous séparent du quotidien.
"Mais la bande-son ?"me direz-vous (c'est quand même une comédie musicale) ? Et bien tout simplement excellente. Articulé autour du jazz elle ne dédaigne pas non plus s'égarer vers d'autres styles musicaux. Mais, ce sont néanmoins d'éclatants big bands qui en constituent la portée avec de ci-de là des arrangements qui ne sont pas sans nous rappeler certaines partitions de Phillip Glass.


Bref, si l'année 2016 avait mis la musique en deuil, espérons que ce film enchanteur, qui commence comme "les demoiselles de Rochefort" et se clôt en écho aux "Parapluies", donne le la à cette année 2017 ; car à peine le générique fondu au noir, on a envie de courir acheter la BO pour qu'elle nous accompagne partout et un autre ticket pour reprendre une bonne dose de cet antidépresseur générateur d'endorphine.

wante-mandret
9
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le 20 janv. 2017

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