« La la land » est une comédie musicale comme on en fait plu, et ressemble étonnement aux vieux films des années 60, du genre « les demoiselles de Rochefort », où tout le monde danse et chante joyeusement dans un monde un peu naïf. A ceci près que si les gens dans la rue chantent de la même façon, que si les deux amoureux se font la cour à l’aide de pas de danses gracieux, tout n’est pas tout rose pour autant et c’est aussi ce qui fait la force de ce film et le distingue de ces prédécesseurs.


Mia et sebastian sont tous deux des artistes ratés qui espèrent percer dans leur domaine respectif et réaliser leurs rêves. Elle est une actrice qui aimerait écrire des scénarios et lui un joueur de jazz, qui désire ouvrir son propre établissement consacré à cette musique mal-aimée qu’il entend réhabiliter. Malgré un mauvais départ, les deux se retrouvent grâce à leurs rêves contrariés et se soutiennent mutuellement. Mais la réalité des choses les rattrape, et lorsque Sebastian finit par percer mais dans une voie différente de celle initiale, Mia lui reproche d’avoir négligé ses ambitions, ce à quoi l’homme rétorque qu’il faut savoir grandir et évoluer. Et lorsque l’un finit par réaliser ses rêves, il n’a plus de temps à consacrer à l’autre…
L’éternelle opposition entre les rêves et les impératifs de la vie, la création artistique et le monde réel. Et aussi le conflit entre des aspirations contraires, où des choix doivent être faits, où quand obtenir ce que l’on désire a un prix.
Au final, si les deux finissent par avoir un dénouement heureux, ce n’est pas totalement celui qu’ils auraient voulu.


Mais ce réalisme pas toujours enchanteur n’atténue en rien la principale source d’appréciation du film : « la la land » se veut surtout drôle, émouvant et enjoué. Les acteurs, et même les figurants, virevoltent dans une bonne humeur communicative. Ryan Gosling et Emma Stone sont au top dans leur composition. Beaucoup d’humour qui ne doivent rien aux scènes musicales apportent une agréable légèreté. Les dialogues sont bien écris. La bande son fait bien entendu parti des points forts du film.
A ceux qui craindraient une overdose, je n’ai personnellement pas trouvé que les moments chantés étaient trop nombreux. Ils se retrouvent d’ailleurs surtout en première partie, avec peut-être il est vrai une répartition inégale.


« La la land » ne doit donc pas seulement son succès à la réhabilitation d’un genre que l’on croyait oublié, mais aussi à l’intelligence de l’ensemble, l’équilibre entre les différentes parties. Une réussite à l’origine de plusieurs récompenses qu’il ne démérite pas (en dépit de l’aspect succès populaire qui fait interroger parfois sur la réelle qualité de l’œuvre).

Enlak
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le 18 mars 2017

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