Puisque La La Land fait chavirer le cœur d'à-peu près tout le monde il semblerait plus intéressant de cibler les raisons pour lesquelles il a fait fondre le mien.


En tant que passionné de cinéma les films hommages me fascinent facilement. Tant pour les clins d'oeil si les références me parlent que pour nourrir ma culture le cas contraire. A l'évidence La La Land est une aubaine pour moi. Damien Chazelle cultive une passion communicative pour la comédie-musicale dans toute sa très vaste palette. Des films de Fred Astaire à Grease en passant par de nombreuses autres comédies-musicales et les codes basiques du genre, La La Land est riche en références, évidentes ou subjectives. Grâce à lui je me suis rappelé au bon souvenir de quelques films enchantés par la légendaire et pétillante Audrey Hepburn. Emma Stone s'inscrit d'ailleurs définitivement parmi ses dignes héritières. Elle manie brillamment les moues et les mines pour transmettre toute la sensibilité de son personnage. J'ai aussi eu envie de revoir l'exaltant West Side Story ou encore le trop méconnu Swing Time avec Fred Astaire et Ginger Rogers. Mais du coup j'ai privilégié des classiques que je n'avais encore jamais eu l'occasion de voir, entre autres l'immense Singin' In The Rain.
Les chorégraphies, la musicalité et le jeu en pantomime sont parfaitement maitrisés. Le spectacle est bluffant et intemporel.


La La Land n'est pas qu'un film mélancolique. Tant dans sa forme néo-classique que dans son propos il rafraichit et enthousiasme la nostalgie et le lyrisme.
Si le sadisme n'y est pas aussi percutant que dans Whiplash il persiste par la situation compliquée des protagonistes. La La Land est emprunt d'un pragmatisme totalement contemporain mais pas totalement résigné. C'est peut-être là où il me touche le plus. Les rêves et ambitions de Mia et Seb sont complétement communicatifs. La difficulté à porter et livrer une création et la justesse avec laquelle elle est abordée m'a personnellement concerné. C'est plus particulièrement le parcours de Mia, rythmé par les castings, qui m'a directement parlé. La rencontre avec le jazz porté par Ryan Gosling est touchante. Elle fait joliment varier le ton musical. L'harmonie est totale. C'est la rencontre de deux univers et de deux êtres singuliers. Damien Chazelle livre une belle romance avec générosité, intimité, sans tomber dans le mélo-niais.
Là où La La Land est résolument moderne c'est dans sa mise en scène. Pour accentuer la luminosité de toute cette histoire, tout virevolte; les acteurs, les costumes, les décors et les couleurs. Le résultat à l'image est sublime.
Après la saisissante surprise Whiplash, Damien Chazelle réussit l'exploit de frapper encore plus fort et plus juste. A 32 ans et en seulement deux films il s'inscrit déjà parmi les cinéastes très côtés du moment, à juste titre.


PS: Je sors de mon 2eme visionage de La La Land et je me suis surpris a encore plus apprécier, alors que déjà j'ai bien été conquis à la découverte (tant attendue).
Vraiment un très grand film selon moi !
J'appréhendais, après avoir tellement débattu, d'être convaincu par les contradicteurs et que le coup de foudre trépasse.
Que-nenni. Encore scotché par la mise en scène et cette histoire de rêves et d'ambitions qui se télescopent. Touchez très très personnellement par le parcours de Mia. Et non cette scène finale n'est pas utile, elle est la quintessence du lyrisme de deux parcours croisés qui ne peuvent se construire ensemble.

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le 30 janv. 2017

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Adam Kesher

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