Ce second volet de la saga, et dernier filmé en noir et blanc, s’inscrit dans la droite continuité du premier volet, développant le personnage d’Ichi et l’inscrivant dans la légende par une description méthodique, mettant en branle les attributs d’un héros de serial gravé dans la pierre de rune. Son habileté et sa fulgurante précision au maniement du sabre, son charisme et l’attirance sexuelle qu’il provoque chez les femmes et sa mélancolie face à l’adversité avec ce flair lui permettant de faire le tri entre ennemis et adversaires.


Réalisé par Kazuo Mori, un autre excellent spécialiste et artisan du chambara, Le Secret possède les défauts de ses qualités. Un esthétisme à la pointe et des combats plutôt bien filmés et chorégraphiés, desservis en contrepartie par un schéma narratif sans surprises et des personnages caricaturaux qui ne dépareillent quasiment pas du premier volet. Les chefs de clans vaniteux et sans honneur, les femmes de petite vertu qui cristallisent leur attirance sexuelle pour le personnage d’Ichi, et la présence d’adversaires pour qui le héros ressent du respect de par leur esprit chevaleresque.


La spécificité de cet épisode est de faire se confronter le personnage principal à son propre frère, interprété par Tomisaburô Wakayama, qui l’était également hors écran.
C’est dans la méthode et la façon de décortiquer l’intrigue que le réalisateur perd parfois son fil conducteur, cherchant trop l’explicatif au détriment de l’instinctif. La création d’imagerie desservant parfois la vision trop fantasque d’un personnage enraciné dans la conscience du spectateur. Zatoichi is Zatoichi nous dit-il en substance.


L’avantage de ce volet c’est qu’il est court, à peine une heure et quart, est qu’au final cette contrainte temporelle le conforte dans son aspect sérial pur. Un Zatoichi très quelconque en attendant le passage à la couleur et la promesse de beaux lendemains.

Créée

le 29 juin 2018

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