Il s'agit d'un film de guerre se déroulant pendant la célèbre bataille de Guadalcanal en 1942. Cette île était aux mains des japonais et les américains voulaient absolument les déloger. Ce fut la première grande victoire américaine de la guerre du Pacifique. Le film ne retrace pas en détail cette bataille qui fut âpre et longue. Les éléments stratégiques ne sont pas vraiment abordés et le scénario se concentre sur le vécu de soldats. Différentes phases du combat sont retranscrites : le débarquement puis l'assaut d'une colline. La peur des soldats est bien décrite. Les scènes de bataille sont fulgurantes, très brutales et réalistes. Les ruptures de rythme dans le film sont spectaculaires. Des grands moments de calme dans des paysages très beaux contrastent fortement avec des combats violents, très durs avec des blessés qui souffrent et hurlent et des morts. "La guerre n'améliore pas l’âme des hommes, elle en fait des chiens " ... Pendant tout le film une voix off livre les pensées, plus ou moins intéressantes, des soldats. Certaines phrases sont percutantes, d'autres beaucoup plus ternes. Certaines images récurrentes évoquent les préoccupations des soldats qui sont très éloignées de ce qu'ils vivent. L'interprétation est bonne évidemment avec tout un tas d'excellents acteurs, Sean Penn notamment, complètement désabusé. Les relations hiérarchiques sont bien développées mais un tantinet caricaturale montrant un colonel ravi d'être au milieu de cet enfer, pouvant enfin vivre la première bataille de sa carrière. Nick Nolte en fait beaucoup dans l'interprétation de son personnage détestable. Les images sont belles, très belles même quand il s'agit de montrer la nature luxuriante de l'île. Le film montre les habitants de l'île en harmonie avec la nature et en complet décalage par rapport à la guerre qui semble ne pas les concerner. Cela a bien entendu pour effet de montrer toute l'absurdité et toute l'horreur de la guerre. Le principal défaut de ce film à mes yeux est son extrême longueur, plus de deux heures et demi et des scènes aux rythme trop lent.
greenwich
6
Écrit par

Créée

le 4 mars 2015

Critique lue 694 fois

5 j'aime

greenwich

Écrit par

Critique lue 694 fois

5

D'autres avis sur La Ligne rouge

La Ligne rouge
NoDream
10

Fraternité au cœur du chaos

Il y a des films qu'on refuse obstinément de voir parce que ce sont des films "de guerre". Pourtant, celui-ci a quelque chose de particulier. Dès les premières images, on se sent comme "happé" : par...

Par

le 30 juil. 2015

140 j'aime

La Ligne rouge
socrate
4

T’es rance, Malick ?

La ligne rouge, je trouve justement que Malick la franchit un peu trop souvent dans ce film, malgré d’incontestables qualités, que j’évoquerai tout d’abord. La mise en scène est formidable, la photo...

le 21 sept. 2013

134 j'aime

78

La Ligne rouge
Chaiev
2

La bataille duraille

Qu'y a t il de plus pontifiant et bête qu'un soldat pontifiant et bête ? Une compagnie de soldats pontifiants et bêtes. Face à l'absurdité de la guerre, on peut réagir avec l'humour désespéré d'un...

le 17 mai 2011

116 j'aime

65

Du même critique

Le jour se lève
greenwich
8

Le jour se lève (1939)

Est-ce que j'ai la gueule à faire l'amour avec un souvenir ? Le film démarre par un crime ... Le criminel s'enferme dans son appartement et résiste à la police. La suite du film se compose de...

le 27 mai 2014

21 j'aime

4

Europe 51
greenwich
9

Europe 51 (1953)

Il s'agit d'un film néoréaliste tourné en noir et blanc. Le film dure presque 2 heures et il est d'une grande intensité. Irène est l'épouse d'un grand industriel, elle est aussi la mère d'un jeune...

le 16 déc. 2014

19 j'aime

La Dame de Shanghai
greenwich
10

La dame de Shanghai (1947)

Il s'agit d'un film noir tout à fait spécial. Elsa se fait agresser. Michael intervient et met les agresseurs en fuite. Arthur, l'époux d'Elsa est un célèbre avocat fortuné. Il engage Michael a bord...

le 1 sept. 2014

18 j'aime

6