Spielberg brille dans le drame

Au début de la Seconde Guerre Mondiale, Oskar Schindler est un industriel allemand charismatique, séducteur, et opportuniste, qui n'hésite pas à exploiter la main d’œuvre juive bon marché pour monter une affaire lucrative. Mais au fur et à mesure que les Juifs sont opprimés puis massacrés, il cherchera moins à exploiter ses travailleurs qu'à les sauver d'une mort certaine.

"Schindler's List" évoque une histoire vraie, mais se veut surtout comme une fresque sur le sort réservé aux Juifs polonais pendant la guerre, vu d'un homme influent. Le scénario brille par son anti-manichéisme, montrant l'évolution du protagoniste (touchant et puissant Liam Neeson, dans l'un de ses meilleurs rôles), mais aussi le type de personnages que peuvent être les SS dans la vie quotidienne, avec un commandant cruel joué de manière glaçante par Ralph Fiennes. Le film montre ainsi que les circonstances difficiles peuvent aussi bien faire ressortir le pire que le meilleur de l'Humanité. En effet, "Schindler's List" contient des moments terribles (massacre du ghetto de Varsovie, conditions des camps de travail...), mais également de superbes passages, tel son final bouleversant.

Côté mise en scène, Steven Spielberg cloue le bec à ceux qui le voyaient comme un faiseur de divertissements de luxe. Mise à part quelques pertinentes touches de couleur, l'ensemble est filmé en noir et blanc, avec une lumière parfaitement découpée rappelant les films noirs, et des jeux de gros plans, de caméras à l'épaule, de plans larges et de montage dosant subtilement les émotions. Sous oublier la superbe BO de John Williams. "Schindler's List" fait donc partie des films immanquables sur la Shoah.