C’est la première adaptation du célèbre roman de Wells. Dans une ambiance très retro, un scientifique parvient à concevoir une machine capable de traverser les époques. Le gars est fasciné par le futur pour voir comment l’humanité va évoluer. Ni une ni deux, il va rendre visite à l’Angleterre du futur. C’est bien sûr une forme de récit d’anticipation même si le temps du héros est l’époque victorienne. Au départ, notre héros visite son futur proche ou autrement dit notre passé proche voire même notre présent. C’est toujours fascinant de constater les divergences et les ressemblances entre le futur fantasmé (ou craint) d’une époque et les faits réels. Cette première partie est très très chouette dans ce qu’elle dit de la crainte du nucléaire par exemple. C’est en effet un film de la guerre froide (1961) et il est plutôt amusant de constater que le futur du personnage est le présent du contexte de création du film et que donc se greffe à un récit du XIXe les préoccupations des années 1960. Plus loin, le personnage avance encore vers le futur lointain. Il y rencontre une humanité oisive, et une société de castes, les uns servant à nourrir les autres. Pas d’attachement au sort d’autrui, pas de connaissance du passé. Pas de conscience collective. Belle parabole d’une humanité qui va vers indifférence et la résignation. Coté esthétique, la première partie et notamment la machine a un vrai côté steampunk très sympa. La suite est plus en carton pâte. On y appréciera la réflexion mais on regrettera le manque de rythme et une amourette pas super crédible. Reste que ce film est très agréable pour qui aime l’anticipation. A voir donc.