La Main du diable est un très beau film fantastique français réalisé par Maurice Tourneur (le père de Jacques), écrit par Jean-Paul Le Chanois, d'après la nouvelle La Main enchantée de Gérard de Nerval pour la Continental-Films (Alfred Greven... le directeur de la société de production de cinéma français mise en place par les Allemands durant l'Occupation) qui met en scéne l'excellent Pierre Fresnay qui joue Roland Brissot un piètre peintre qui acquiert pour un sou une main gauche à Mélisse (joué par l'excellent Noël Roquevert) un restaurateur pressé de s'en débarrassé car cette main lui apportera le talent et la célébrité dans le monde de la peinture, ainsi que l'amour d'Irène (joué par Josseline Gaël) sa fiancée, scelle un pacte avec le Diable joué par Palau qui est un petit homme vêtu de noir... Le thème du film évoque le mythe de Faust, qui, pour réaliser tous ses désirs, accepte de vendre son âme au diable. Contrairement à Faust, le héros de l'histoire ne sait pas qu'il pactise avec le diable lorsqu'il acquiert le coffret contenant la main 'porte-bonheur'... Un (très beau) film rare dans le cinéma français qui a peu donné dans le genre, et une grande réussite, par le jeu des ambiances, l'habileté de la narration des histoires dans l'histoire... joué par d'excellent second roles comme Pierre Larquey qui joue Ange, le plongeur du restaurant qui met en garde le peintre pour l'achat de la main... Enfin bref, un petit chef d'oeuvre du genre réalisé en pleine periode de l'occupation Allemande... pour l'anecdote le veritable nom de Jean-Paul Le Chanois est Jean-Paul Étienne Dreyfus et faisait parti du Parti communiste français... alors qu'il travaillait comme scénariste pour la Continental-Films.
A noter que Jean Devaivre (l'assistant du cinéaste) a assuré les huit derniers jours de la réalisation du film (sur 28 jours au total), et notamment le tournage du jugement, où les possesseurs successifs de la « main enchantée » retracent l'histoire de la détention du sort. C'est lui aussi qui eut l'idée de représenter la main en mouvement dans son coffre, malgré les réticences du scénariste Jean-Paul Le Chanois. Le plan est tourné avec la propre main de Devaivre. L'anecdote est reprise dans le film Laissez-passer, de Bertrand Tavernier, qui a utilisé pour ce film les cent pages des mémoires de Jean Devaivre relatives à la Continental...