Bien qu'ayant vu la majorité des films de Mankiewicz, je n'ai pas encore vu un seul mauvais film. Ce réalisateur avait sa façon à lui, très ironique, de filmer des dialogues souvent brillants, comme celui-ci.


On suit un jeune homme qui a passé plusieurs années en prison et qui, à sa sortie, veut se venger de ses frères, accusés de l'avoir fait plonger. Tout ça à cause du père, décédé entretemps, qui soutirait énormément d'intérêts à des gens pauvres alors qu'il travaillait en tant que banquier. Ce type, interprété par l'excellent Richard Conte, est un peu le dindon de la farce.


Mais une grosse partie du film est un flash-back où l'on suit ce père, formidable Edward G. Robinson, dur avec ses enfants et sa femme, et doux dans une main de fer où il aide à la chaine des gens qui n'ont pas de moyens. On croit voir un banquier honnête (pléonasme ?), un mécène, jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'il leur soutire des intérêts exorbitants. On va voir ainsi qu'il va être dans un procès, avec des tas de chefs d'accusation, et que, au lieu de se porter coupable, on va faire porter le chapeau... au fils !
Robinson joue ici un banquier d'origine italienne, il est extrêmement cabotin dans le rôle, avec sa grosse moustache et son allure bonhomme qui le rendent au fond plus dangereux qu'on ne le croit.
Il y a notamment une scène géniale dans un sauna où il invite son fils, et il en résulte un véritable dialogue de sourds.


Outre la force de ce casting, auquel je n'oublie pas Susan Hayward, le film anticipe quelque peu Le parrain, avec la figure despotique de Edward G. Robinson en Don des plus pauvres, et un plus jeune fils impliqué sans le vouloir. C'est peut-être pour ça que j'ai autant aimé ce film, avec en plus une mise en scène aux petits oignons.
Il est juste dommage de voir une fin aussi moralisatrice, car on aurait peut-être touché au grand film, mais excellent, c'est un minimum pour un Mankiewicz, non ?

Boubakar
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le 3 juin 2016

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Boubakar

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