La Maman et la Putain par JimAriz

La Maman et la Putain est un tour de force dans plus d'un point. Dans sa durée exceptionnelle de près de 4 heures, tourné en 4 semaines un été, dans le jeu des acteurs et la finesse des dialogues. Un scénario très simple, Alexandre vit avec Marie, plus âgée, et rencontre Veronika avec qui il commence une histoire. Pas d'intrigue, il ne se passe pas grand chose dans ce film mais il est pourtant très surchargé. Tout est dans les dialogues : intéressants, intelligents, virevoltants... Alexandre parle du sens de la vie, du sens de l'amour, des rencontres, de Mai 68 pendant que la putain ne fait que répéter le mot "baiser" dans une sorte de candeur inexistante. Quel plaisir de les entendre discuter et discuter et jouer ! Jean-Pierre Léaud est exceptionnel, Françoise Lebrun magnifique et Bernadette Lafont étonnante.

La Maman et la Putain, des années 70, redéfinit tout ce que la Nouvelle Vague a voulu instaurer 10 ans auparavant. Situé autour de Saint-Germain-des-Prés dans un quartier parisien plutôt intello, la caméra montre les rues parisiennes tournées sur le vif, les acteurs semblent parfois improvisés et les règles de montage sont approximativement respectées. Quiconque aime la légèreté des films la Nouvelle Vague vont adorer cette fresque magnifiquement réalisé par Jean Eustache.