C'est plus un 6,5 mais soyons généreux...

Deux ans après avoir fait un « burn-out » de tous les diables (la première scène du film, efficace), François Cluzet est toujours au chômage et essaie tant bien que mal de relever la tête. Il a décroché de son addiction à l'alcool en devenant un pilier des alcooliques anonymes. Contacté par un homme d’affaires énigmatique, il se voit proposer un travail simple et bien rémunéré : retranscrire des écoutes téléphoniques sur machine à écrire. Ayant trop besoin de rebondir professionnellement, Cluzet accepte sans s’interroger sur la finalité de l’organisation qui l’emploie et en respectant ses règles si strictes de confidentialité. Choisi pour son sérieux et sa rigueur, il ignore qu'il devra outrepasser ses fonctions pour ne pas devenir malgré lui l'un des pions d'un complot politique d'importance, à quelques mois des élections présidentielles...


La Mécanique de l'ombre est le premier long métrage de Thomas Kruithof. Il en a co-écrit le scénario en compagnie de Yann Gozlan, un type que l'on connaît bien par ici et dont on s'est longtemps méfié, puisqu'il est l'auteur de Captifs et d'Un Homme idéal, mais qui montre peut-être des signes de progrès encourageants (le plus sympatoche Burn Out – en attendant de découvrir Boîte Noire, qui vient juste de sortir). Fruits de plusieurs cerveaux vraisemblablement désireux de torcher des thrillers à la française de bonne facture, La Mécanique de l'ombre s'avère être une petite réussite, modeste mais appréciable. Thomas Kruithof parvient à développer une ambiance un peu pesante, avec une belle économie de moyens et en s'appuyant surtout sur des acteurs qui prennent leurs rôles au sérieux. François Cluzet n'en fait pas des caisses, il est assez sobre, on est par exemple très loin de sa prestation en roues libres de Blanc comme neige, autre thriller franco-belge plus marrant qu'autre chose (notamment grâce aux coups de sang mémorables de l'acteur branché sur 10 000 volts). Denis Podalydès, qui incarne le mystérieux patron de Cluzet, est également très bon, sur la corde raide, avec sa voix blanche et son visage quasi inexpressif, mais ça fonctionne : le sociétaire de la Comédie Française y est pour beaucoup dans l'ambiance obscure et menaçante qui émane de son étrange organisation. Enfin, Sami Bouajila, traits tirés et visage impassible, campe un inspecteur crédible de la DGSE.

ilaose
7
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le 13 sept. 2021

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