Il y a des films plus difficile à critiquer que d'autres tant ils sont source de sentiments divers et variés.
La merditude des choses fait partie de ces films.
Drôle, émouvant mais aussi assez perturbant dans son approche de la famille, on ne peut pas rester indiffèrent devant une telle oeuvre.

La famille Strobbe est composée de 4 frères qui squattent allègrement le salon d'une mère "trop" aimante ( la première scène avec le huissier met tout de suite dans le bain ). A ceux-ci se rajoute, le jeune Gunther, 13 ans, fils d'un des frères alcoolique à un haut degré et narrateur de l'histoire.
A travers le récit de son passé tumultueux, il essaie , arrivé adulte, de se reconstruire, de trouver sa voie , entre échec littéraire et nouvelle responsabilité paternel qu'il n'assume aucunement.
C'est à la source de son passé qu'on devine les obsessions de Gunther et qui explique en bonne partie ses réactions mais aussi ses échecs.

Dans un premier temps, on aurait tendance à s'amuser en assistant aux beuveries sans fin des frérots, à se poiler devant les jeux d'alcools toujours plus idiots les uns que les autres et même être attendri face au soutien sans faille qui lie cette famille : " Les Strobbes, c'est comme une corde, tu tires sur l'un d'entre eux et y a tous les autres qui rappliquent. ".
Enfin ça, c'est ce qu'ils prétendent car derrière cette couche de soi-disant amour familial se cache quelque chose de plus sombre et brutal où on n'accepte pas les écarts ni les "pseudo" trahison.
Pseudo car tout peut être considéré comme une trahison quand on est alcoolisé 7 jours sur 7 et ne pas accepter de vivre au même rythme que la famille, c'est aussi prendre le risque de se mettre en défaut vis à vis d'eux ( à l'image de la sœur de famille, recluse puis exclue ) .
Du coup, on est toujours à la limite du drame, du geste de trop en sortant d'une soirée un peu trop arrosée.
Et là, on ne rigole plus.
Cette famille, derrière ce soutien de façade, passe son temps à s'auto-détruire tout en espérant qu'un jour "la roue tournera" sans s'en donner aucunement les moyens.
Pire, quand certains membres essaient d'échapper à cette "malédiction" , on a de cesse de le remettre sur le chemin de la déchéance.

Au final, le pire ennemi des Strobbes, ce sont les Strobbes eux-même.
Stephane_Hob_Ga
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le 29 nov. 2014

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