Un sarcophage lesté de sable...

Amateur de l'inoxydable Tom et de ses cabrioles aventureuses, je me suis une fois encore laissé séduire par une bande annonce qui laissait pourtant entrevoir quelques accrocs dans les bandelettes égyptiennes.

Si le début de La Momie a le mérite de plonger le spectateur dans un background classique mais efficace, la suite se révèle rapidement moins hypnotique. Si ce n'était que Tom, on pourrait encore laisser passer la tempête en faisant le gros dos, mais c'est tout l'édifice qui s'enfonce peu à peu dans les sables du moyen-orient.
En premier lieu, c'est le ton du film qui m'a gêné : en effet, on est devant un produit cinématographique plutôt "dark" dans son ambiance avec une momie qui est censée faire peur et des gens qui meurent puis ressuscitent. Pas trop l'ambiance déconne a priori. Alors pourquoi le copain de Tom ne cesse d'avoir une attitude de gros lourdaud censé être drôle ? Ne sachant si le réalisateur l'a fait exprès ou pas, je me suis trouvé bien ennuyé par cette approche entre deux.
L'histoire, pas particulièrement innovante, avait pourtant le mérite d'utiliser certains ressorts efficaces. Mais au bout d'un moment, on oscille entre le film d'aventures, de zombies voire fantastique. Et si la mixture a pu fonctionner en son temps avec Indianna Jones par exemple, elle tombe ici à l'eau.
Et lorsque les ingrédients (antiquité égyptienne, malédiction, insectes, templiers, monstre de foire, morts-vivants qui nagent !!) deviennent trop nombreux, la potion apparaît alors indigeste.
Indigeste également l'orgie d'effets spéciaux qui noient le film sous un déluge de formes plus ou moins grotesques : Russel Crowe est à cet égard bien mal tombé. Pitoyable incarnation du Dr Jekyll (fallait oser !), il souffre, outre d'un jeu très moyen, d'effets bien lourds pour monter qu'il est bizarre. De son côté, Sofia Boutella assure davantage et son personnage n'est pas trop mal traité, que ce soit au niveau scénaristique ou numériquement. La partenaire de Tom, Annabelle Wallis, en dépit d'un espèce de charme angélique couplé à son rôle de scientifique, ne parvient pas à insuffler la vie à ce film de momie trop ridée.

Malgré quelques morceaux de bravoure de la part de Tom face à Sofia, il n'y a pas de quoi affoler le mercure. Cette nouvelle version de La Momie apparaît donc comme un sarcophage beaucoup trop lesté pour émerger des sables à la lumière de Râ.