Un chef-d’œuvre ? Le mot serait sans doute trop fort pour qualifier une œuvre de qualité.
Commençons par le négatif même si l’on en fera vite le tour car il n’y a pas tout à dire. Il faut sans doute critiquer les longueurs interminables de certaines scènes, les plans quelques fois baroques et ultra structurés, mais aussi des dialogues parfois épurés jusqu’au minimalisme le plus grand. Vous me direz, cela n’est pas nécessairement négatif et le parallèle se fera plus fort et plus fécond en la mettant en lien avec le thème de la mort.
Pour le positif, il y a bien évidemment l’histoire de la mort du monarque le plus puissant du XVIIème siècle. Construite, référencée, forte, historiquement, documentée, cette mort de Louis XIV est extrêmement méritante. Elle met en lumière le paradoxe total de la société de cour et de la monarchie absolue.
En même temps, elle montre la déchéance humaine dans son intégralité, sans aller dans le scabreux ou l’ignoble. Elle raconte l’histoire au sens noble et montre également la place de la médecine, de l’inguérissable, de l’inconnu…
Les jeux de lumière, les plans forts, dignes et puissants, la musique, tout se mêle savamment, épousant des silences bien sentis, utiles voire indispensables. Des jeux d’acteur impeccables pour porter, tout en majesté, la mort du monarque.
Entre références subtiles et savantes, efficaces, sobriété de certains partis pris, élégance monarchique du scénario et de la photographie, baroque, structuré, ciselé parfois jusqu'à l’excès. Un film sur le crépuscule qui peut provoquer des spasmes devant à l'esthétisme parfois abusif voire maniériste.
A voir malgré tout.