Miike est fort, très fort. Il fait tout et n'importe quoi. Surtout n'importe quoi diront les plus mauvaises langues d'entre vous. Et lorsqu'il se met au film d'horreur on est presque sidéré d'y voir un certain conformisme.
Le début très "teen movie" lance le film vers une ambiance plutôt réservée aux slashers américains avec tout ce que ça implique de réactions crétines et d'encéphalogrammes plats avant de tourner doucement mais sûrement vers l'horreur typiquement japonaise et toute la panoplie de fille morte à longs cheveux et d'endroits glauques.
Encore plus étonnant de la part de Miike, la dimension horrifique n'est ni vraiment effrayante, ni follement dégueulasse, ni complètement abracadabrante. On est un poil déçu de tout ce déjà vu mais l'ensemble distille de la tension et propose quelques scènes très agréables.
L'un dans l'autre, Miike signe une première heure et demi solide qui ferait de la Mort en Ligne un film d'horreur de catégorie 'confortable', de ceux sans envergure et sans stress qu'on regarde avec une banane collée sur le visage, une bière et un sandwich au pâté à la main.
Mais j'écris au conditionnel car Miike reste Miike, qu'il ne sait pas quand s'arrêter et qu'il ne pouvait décemment pas pousser le non-vice jusqu'à la fin. On a donc droit à une scène dans un hôpital désaffecté qui se termine en grand guignol et à une fin volontairement confuse, comme ça, gratuitement. Alors on se questionne sur la symbolique et puis on va voir sur un forum quelconque si quelqu'un a la bonne solution, on s'aperçoit aussi sec qu'un type dit noir, qu'un autre dit blanc et que finalement personne ne sait.
Il est comme ça, Miike, c'est pas parce qu'il a 1h30 de pellicule ultra convenue qu'il va pas réussir à caler une fin aux trois mille interprétations possibles.
Takashi Miike vous dit zut ! Ahahah !