Film organique aux effets toujours aussi attractifs/répulsifs, La Mouche arrive encore aujourd'hui à chambouler votre vue et votre estomac.
Cronenberg étant le réalisateur de l'organique, il l'incarne à la perfection cette décomposition du corps pour laisser place à une mouche transgénique irréelle qui ne laissera personne indifférent.
Mais le film, au delà de cette fusion, va plus loin dans l'introspection du « bug » et de son effet dévastateur sur la nouvelle technologie inventée dans le film. Le rêve de téléportation n'est donc ici qu'un outil au service du plus petit dérapage imprévu qui entraîne la désorganisation de tout un système. La réalité a entré le mot « bug » dans son vocabulaire suite à un imprévu de ce genre, et en terme cinématographique Brazil en reprend aussi les codes.
Le ressenti qu'on a face à Jeff Goldblum en mouche reste cette envie tenace de voir sans voir cet homme perdre ses ongles, ses dents ou liquéfier ses aliments par une substance blanche gluante. Cette forme de gore où tout est poisseux, où l'humain se déshumanise vient casser le rythme d'un génie qui termina son invention en trouvant l'amour mais qui fut désincarnée par sa propre création.