On a beau vouloir chercher des excuses, mais non, le film a bel et bien vieillit, et mal vieillit, c’est des trucs qui arrivent. Une fois le choc de la transformation homme-bête passée, on regarde la lente dégradation de Jeff Goblum, jusqu’à ne plus exister du tout, au sens propre, sans être choqué plus que cela. Le titre du film est appliqué à la lettre. C'est la mouche. Toutes les prétentions scientistes, et le discours fantastique s’écroulent pour un spectacle gore sans rien derrière, jusqu’à l’apothéose finale. Et on se dit que Cronenberg est quand même plus intelligent que ça, qu’il n’a pas choisit un sujet aussi grand pour le vider de sa substance par un scénario très téléfilm, (ce gars qui passe son temps dans son labo, il n’a pas de famille ou d’assistants ?) On reste au plus simple premier degré de narration, un film de série Z point à la ligne. C’est vrai que les histoires, où l’idée de fatalité est le seul ressort dramatique me lassent très vite. Et l’homme-mouche on le voit trop alors qu’il n’a rien à dire à part : Bzz Bzz Bzzz…J’attends la version « redux », parce que celle là ne me fait pas réellement peur, je veux dire intellectuellement. Le scientifique est une victime de la machine, c’est assez facile, machine qui est elle-même trop bête, il lui faut une mise à jour d’urgence, même ce qu’elle est programmée pour faire, elle le fait mal.