Sa Majesté des Mouches

L'invention qui allait changeait l'humanité ! Ces mots prononcés par le scientifique Seth Brundle (Jeff Goldblum) dès le début du film à la reporter Veronica Quaife (Geena Davis) ont une toute autre signification une fois le film terminé. Sa vie en effet a été changée de façon extraordinaire. Peut-être même un peu trop...

En se téléportant avec une mouche, par accident, une fusion génétique a lieu et Seth devient alors, petit à petit, une mouche humaine. Le scénario, efficace, ne laisse pas le temps de s'ennuyer. Le début est très (trop ?) rapide et le scénario prend à peine 20 minutes à se mettre en place. Du coup, on se laisse embarquer facilement pour voir où nous mène Cronenberg.

Même une fois que l'on saisit l'ampleur des dégâts suite à la téléportation ratée, et qu'on devine la fin catastrophique, on ne sait pas encore comment Cronenberg va ficeler le tout. J'ai trouvé qu'il le faisait avec brio ! La fin est rapide et délicieusement horrifique. Le réalisateur n'épilogue pas une fois le drame terminé, ce qui est beaucoup plus efficace pour que le spectateur n'ait pas le temps de se remettre de ce qu'il vient de voir. Du coup, on reste cloué sur place avec la sensation étrange d'avoir vu quelque chose de fantastique et d'immonde à la fois.

Jeff Goldblum incarne très bien le scientifique passionné et curieux par son travail même une fois que les transformations de son corps ne lui laissent plus de répit. Une des scènes excellentes et quand il montre à Geena Davis, comment il fait maintenant pour manger, à la manière des mouches, en vomissant sur sa nourriture pour la ré ingurgiter après. De la science pour lui, un cauchemar pour elle. Le personnage de Stathis Borans (John Getz) est le petit bémol du film. Il est agaçant au possible, et on a du coup du mal à comprendre pourquoi Veronica reste en contact avec lui (vous me direz c’est son éditeur… soit.)
Les effets spéciaux, en mode 80’s sont très efficace et parviennent parfaitement à donner la nausée. Les transformations successives du corps sont autant fascinantes que répugnantes. Le tout donne un film duquel on voudrait regarder ailleurs, tellement l’immondice est forte, mais duquel on ne peut pas détourner le regard tellement, comme Seth, curieux comme un scientifique, on veut connaitre la fin.

Une chose, est sure, je ne verrai plus les mouches de la même manière.