Le pêché de la nonne

La saga Conjuring est pour moi une des licences sûres du cinéma de l'horreur. Les deux volets proposés par James Wan sont de très bonne qualité. Malheureusement, cinéma rime avec argent de nos jours et donc, nous avons le droit à un univers étendu de Conjuring. Déjà, Annabelle était nul, mais La Nonne c'est encore pire. En vrai, c'est même pas tant que le film est nul, c'est juste que le film chie complètement sur l'univers créé par James Wan. Mais bon, quand je commence quelque chose, j'aime le finir donc, je me suis tapé ce film et bah voilà, comme je le pensais, c'est nul.

La Nonne, c'est la figure terrifiante de Conjuring 2, rien que son visage met mal à l'aise. Valak de son vrai nom, elle est vraiment une excellente incarnation du mal. On pouvait donc espérer avoir un film vraiment terrifiant. Surtout que pour le coup, un monastère quasi-abandonné, de base, c'est flippant. Mais non, on se retrouve avec une histoire stupide, qui met plus en scène, une jeune fille refoulant ses envies sexuelles que l'origine de Valak. Ce film est vraiment le cliché du film d'horreur moderne: on fait un film pour satisfaire une bande d'adolescents qui ont soif de peur et qui vont sursauter au moindre bruit. Malheureusement, le public est exigeant aussi et ce film se fout royalement de notre gueule.

Pour commencer, de base, Valak n'apparaît pas suffisamment. Ce film est censé conter son origine donc, c'est lui qu'on veut, c'est l'apparence de la nonne qu'on veut voir. Mais non, on la voit surtout dans l'ombre, elle ne fait jamais peur, elle reste tapis. Cela aurait pu fonctionner si le film avait joué sur l'idée qu'elle peut apparaître n'importe où. Là, on frôle le ridicule. Finalement, ce qui fait peur ne fait pas peur et ce qui devrait inspirer la peur, inspire le rire. Des zombies, des nonnes zombies! Mais sans déconner. Comme quoi ce film n'avait pas lieu d'être. Pour balancer des idées aussi stupides dans un tel univers, autant passer son chemin.

Le casting est mauvais... De base, le choix de casting ne va pas. Pourquoi prendre la petite soeur de Vera Farmiga pour jouer le rôle principal? J'aime bien Taïssa Farmiga mais là, si ce n'est pas du piston, je me fais chauve. De plus, une confusion peut rapidement se faire entre les deux personnages. Et, imaginez que les deux personnages soient amenés à se retrouver dans le même film (faites que cela n'arrive jamais par pitié), comment expliquer une telle ressemblance entre deux personnages qui n'ont aucun lien? Ouais ouais, vous voyez où est le problème. Les deux acteurs masculins sont vraiment des stéréotypes... Entre le pseudo beau gosse (un belge qui joue un français) et l'acteur de seconde zone, ce film ne pouvait que se planter.

Comme je le disais, le film nous raconte pas les origines de Valak. Il nous raconte plus comment une jeune fille tente de résister à un paquet de testostérone. Le personnage masculin fait sans cesse des allusions au fait que c'est une perte qu'elle devienne nonne. Mais nique ta mère, juste, nique ta mère. C'est quoi ce machisme de merde? Cela n'a rien à faire dans un tel film et de manière générale dans le cinéma. Je trouve ça presque insultant du coup. Le prêtre torturé, vraiment? On ne pouvait pas faire plus original pour une fois? Non, budget idée: 0. Le film fait, cependant, un bon lien avec l'univers Conjuring et heureusement bordel.

La Nonne est tout sauf un bon film. Si c'était pour faire cela, il vallait mieux rien faire. La prochaine fois, on s'abstient parce que le genre souffre de l'existence de tel film. Il faut bientôt parcourir toutes les pages d'imdb ou Allociné pour trouver un bon film d'horreur (légère exagération). Le film ne fait pas peur, il est ridicule par moments et n'apporte rien au mythe de la saga, au contraire, il l'insulte. Une daube, pur et dur.