Qu'on ne s'y méprenne pas, La Nonne est un film stupide où l'horreur et le talent sont les grands absents quand la stupidité ambiante règne en maîtresse incontestée de cette heure et demie.
L'histoire est stupide et ne fait pas de sens.
Les personnages sont stupides, à la limite du cas clinique.
Le discours sur la religion est stupide, c'est quoi ce délire de dinosaures ?
Le jeu d'acteur est stupide, en lice pour la palme de la plus stupide interprétation : le comique de service stupide et pas drôle et le père Beurk et sa stupide tête renfrognée.
L'abus et la surdose de croix sont stupides, faisant passer toute l'iconographie chrétienne pour des petits joueurs.
Les situations sont stupides, maintenant il y a des nonnes-zombies.
L’exécution est stupide, la réalisation ne cherchant à aucun moment à créer une ambiance ou de la tension, ou, quand elle s'y essaie, fait ça de manière stupide.
La conclusion est stupide, on peut défoncer le surnaturel avec un fusil à pompe et des reliques sacrées, sacrément stupide.
Bref c'est tellement con que ça en devient divertissant ; alors que les Annabelle, d'une platitude innommable, m'ont poussé à l'ennui dans leurs premières minutes avec ce côté «c tro le réalist ! » mais en mal fait, La Nonne s'en affranchi pour tomber dans le grand-guignolesque avec des nonnes-gelés-zombies que l'on peut exploser au fusil à pompe. D'autant que le décor de l'abbaye est joli, certaines images sont bien foutues, je pense, notamment, à la porte toute de croix vêtues de l'antre du démon. Certaines scènes ont un petit cachet, comme celle où l’héroïne se lève de son lit pour aller causer à la nonne qui prie devant son pieu, avec le crucifix qui s'inverse en arrière-plan, ou encore les imageries avec toutes ces nonnes en blanc et un sac sur la gueule.
Le film est vraiment naze, cela ne fait aucun doute. Dans ce décor et avec le potentiel de jouer sur la nonnesploitation, on aurait eu bien meilleur temps de s'attarder sur les nonnes dans leur couvent qui doivent lutter contre un démon, quitte à taper dans The Thing avec cette idée que la nonne démoniaque se fond dans la masse, au lieu de se farcir ces trois couillons insipides... mais force est d'admettre que la stupidité de cette heure et demie m'a diverti et au milieu de ces navets d'Annabelle, La Nonne apparaît comme un stupide vent pas vraiment frais mais presque qui se permet des stupidités plaisantes.