Vous en avez marre des films sociaux-dépressifs français ? Vous voulez du film de genre ? Du vrai comme outre-atlantique ? Et bien «La nuée» de Just Philippot est exactement ce qui… va grandement vous décevoir. C’est terrible quand même, on nous promet un film de genre avec des sauterelles, on finit avec un énième film social dans une famille dépressive.
« La nuée » raconte l’histoire d’une mère célibataire et de ses deux enfants. Seulement, ça ne va pas fort, l’élevage de sauterelles de la «mère courage» bat de l’aile et le moral est en berne. Tandis que cette brave mère dépressive essuie une nouvelle humiliation, elle découvre que son propre sang réveille le moral de ses bestioles.
« La nuée » est donc bien un film social-dépressif, tout le film est traitée sur cette base, y comprit quand il est question des voraces insectes (on va y revenir.). C’est très lent, on en fait des caisses sur cette famille au bout du rouleau : la mère fait la gueule, la fille fait la gueule, le copain de la mère fait la gueule, tandis que le fils semble fantomatique. Le pire est que l’on voit venir à 10 km l’allégorie avec les sauterelles : la mère se tue au travail pour survivre et faire manger ses enfants, jusqu’à donner son sang, jusqu’à lui laisser des cicatrices sur le visage et le corps. Voilà. C’est tellement poussif, tellement lourd, tellement grossier, tellement pédant que ça en devient souvent gênant.
Si ça n’était pas le énième film français sur ce même ton, j’aurais pu parler de la relation entre la mère et la fille, bien que peut élaborer dans le fond, j’aurais pu argumenter et trouver quelques trucs à dire sur le dur labeur de certains travailleurs ruraux, mais je n’en ai pas la force. Même avec une dimension horreur/fantastique, le film réussit l’exploit de n’être que social, terne, triste et morose. Aucune angoisse, aucune peur. Juste la misère et la dépression.
Les films sociaux sur la province et la ruralité dépressive, c’est comme les films sur la banlieue : du misérabilisme rebutant, des clichés à la pelle, de l’exagération qui veut se faire passer pour réaliste… C’est non. J’en ai trop soupé !