Production à destination des jeunes publics,



avec l’envie évidente d’inviter nos bambins à redécouvrir les richesses de bâtiments qu’ils s’imaginent pleins d’inutiles vieilleries sous la poussière, Night at the Museum met l’accent sur de grandioses effets fantastiques, inattendus, décalés et assumés, autant que sur une large dose d’humour burlesque pour séduire et divertir. Shawn Levy, tâcheron de grosses productions hollywoodiennes sans âme, dirige l’ensemble sans fausse note mais sans grand talent autour d’un Ben Stiller toujours bon quand il s’agit de jouer dans le rythme, et tient enfin là, sixième long-métrage, son plus gros succès.


Ce qui tend le film, outre la performance habitée habituelle de son comédien principal, c’est



sa construction narrative très cadrée,



une structure certes dénuée d’imagination, issue du théâtre classique, mais stricte et efficace : une nuit, un acte. Unité de temps, plus ou moins, et de lieu.
Première nuit et premier acte : Larry, l’échec incarné, se trouve une place de gardien de nuit au Museum d’Histoire Naturelle de New York. Décidé, ponctuellement, à reprendre sa vie en main, face aux difficultés qui le dépassent, le pauvre Larry se décourage bien vite, convaincu de ne pas être à la hauteur. La seconde nuit, tout aussi magique et délirante, vient temporairement entériner cet échec et creuser plus avant encore le découragement. Jusqu’à la révélation de l’intolérable : Larry prend conscience des injustices en général autant que de sa capacité, à son échelle, à y remédier. Troisième nuit, le combat ultime contre un monde hostile autant que contre soi-même mène Larry à se dépasser, à se découvrir, et finalement à s’accepter.


Ce qui agrémente le moment, en plus des grimaces et des pitreries de Ben Stiller, ce sont les petits plus hétéroclites qui viennent se rencontrer dans



la richesse historique du musée :



la performance toujours impeccable de Robin Williams en président à cheval, la complicité ennemie sans détour et sans retenue d’Owen Wilson et de Steve Coogan, et surtout la remarquable prestation de Ricky Gervais – probablement le personnage le plus drôle.


Le rythme est bon, les gags sont efficaces et même la narration, malgré les extravagances fantasques et fantastiques, tient la route jusqu’à ce happy end attendu, un peu forcé cependant. Le public adulte appréciera surtout la flamme d’enchantement dans les yeux des enfants au sortir de la projection parce que sinon, malgré l’insouciante détente, il n’y guère que la magie des effets spéciaux et quelques gags à se mettre sous la dent : Shawn Levy maitrise son récit autant que le rythme, mais



le scénario manque sérieusement de profondeur



pour séduire un public avisé et exigeant. Night at the Museum reste une douce comédie charmante, très infantilisante, rythmée et parfois drôle, un peu décevante malheureusement pour tous ceux qui espéraient y trouver plus qu’un



niais divertissement.


Matthieu_Marsan-Bach
6

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Fantastiques Trilogies d'Aventures

Créée

le 2 juin 2017

Critique lue 157 fois

Critique lue 157 fois

D'autres avis sur La Nuit au musée

La Nuit au musée
Ugly
7

En avant pour la visite !

Ce joyeux délire qui au premier abord peut rappeler Jumanji, joue sur les 2 registres de la comédie et du fantastique avec brio, le réalisateur maitrisant autant la partie fantastique et la farce...

Par

le 6 janv. 2018

21 j'aime

7

La Nuit au musée
LeTigre
7

Le musée le plus attractif du monde !

La nuit au musée est une comédie américaine totalement joyeuse et distractive, elle assume sans prétention son côté délirant avec un scénario simple comme bonjour, celui de l'animation d'un...

le 22 avr. 2018

18 j'aime

7

La Nuit au musée
MarlBourreau
4

C'est pas l'ennui au musée mais on est quand même loin d'une nuit de folie.

Dans le musée où Larry (Ben Stiller) vient de décrocher un job de gardien de nuit, les expositions reviennent à la vie la nuit tombée; du squelette du T-Rex en passant par les statues de cire de...

le 2 mai 2014

7 j'aime

1

Du même critique

Gervaise
Matthieu_Marsan-Bach
6

L'Assommée

Adapté de L’Assommoir d’Émile Zola, ce film de René Clément s’éloigne du sujet principal de l’œuvre, l’alcool et ses ravages sur le monde ouvrier, pour se consacrer au destin de Gervaise, miséreuse...

le 26 nov. 2015

6 j'aime

1