Les Espoirs Déçus de la Visite

Deuxième épisode, on prend les mêmes,

on déménage et on recommence.

Sur le papier, il y a de la promesse : celle d’une rédemption d’abord avec Larry, businessman successful, qui a perdu de vue les petits bonheurs essentiels de l’amitié, et celle du spectacle avec une action étendue bien au-delà des murs du musée de New York quand l’aventure mène nos héros dans les entrailles du Smithsonian, complexe de dix-neuf bâtiments historiques à Washington reliés par d’immenses sous-sols, l’occasion de voir les choses en très grand !

Si les effets spéciaux seront toujours appréciés par le jeune public, le scénario pourrait se passer de certains : l’idée d’entrer dans l’Histoire à travers une photographie en noir et blanc est intéressante mais n’apporte strictement rien au récit. Confirmant là que son exploitation ne joue que le spectacle et

ne vise malheureusement aucune rhétorique.

L’autre défaut narratif se dévoile dans l’affrontement final, résolu en moins de deux minutes malgré les enjeux liés à des personnages pourtant avides et menaçants : c’est bien trop rapide pour conserver une once de véracité ou de crédibilité.

Encore une fois, Ben Stiller fait le spectacle. Encore une fois les enfants apprécieront la relation d'Owen Wilson et de Steve Coogan, le public français se verra flatté par la participation d’Alain Chabat, et les effets d’animation de statues et de squelettes pourront séduire ceux-là venus se repaître de fantastique.
C’est bien maigre.
Les méchants sont bâclés. Hank Azaria se défend, donne ce qu’on lui demande et confirme une nouvelle fois qu’il n’a pas peur du ridicule, mais niveau scénario, la bêtise crasse de son personnage autant que sa défaite imbécile handicapent l’éventuel plaisir d’un spectateur qui ne se séduit que dans le poids des enjeux. Ici inexistant.

Il y a, dans l’annonce initiale de cette suite,

de trop grandes promesses pour ne pas sortir plus que déçu,

frustré, de cette projection : Night at the Museum : Battle of the Smithsonian continue de se reposer sur une narration simplifiée pour ne pas perdre son jeune public, tout en oubliant dans l’élan que les parents accompagnent bien souvent leurs enfants au cinéma.
L’ensemble est bien trop décevant par rapport aux attentes suscitées pour ne pas regretter que cette trilogie aux possibilités multiples et complexes n’ait pas été confiée à un pool de scénaristes plus ambitieux et à un réalisateur aussi talentueux qu’impliqué.