A force de regarder un peu (beaucoup (trop)) de films d’horreur, l’habitué que je suis a trop souvent du mal à être surpris. Surtout dans la photographie, très souvent artisanale et approximative, l’obscurité étant bien pratique pour cacher certaines faiblesses. Je ne regarde pas un film d'horreur en attendant la claque technique. La nuit d’Halloween est pourtant esthétiquement réussi, dans des couleurs contrastées assez vives. Quelques scènes bien cadrées témoignent d’une certaine attention. Les premières minutes sont donc très encourageantes, encouragé par l’idée que le film a été fait avec des personnes un tant soit peu talentueuses.


Même le scénario semblait prometteur, avec cette bande d’amis qui se retrouvent chez les grands parents de l’un d’entre eux, Mike, pour fêter Halloween. Mais ce qu’il ne leur a pas encore dit, c’est que cette nuit n’est pas comme les autres, qu’il veut, grâce à un rituel indien, se débarrasser de ses peurs. Mike a en effet été le témoin du meurtre de sa mère par son père, et craint que son esprit ne rode encore. Pour le rituel, il faut un mannequin de bois, baptisé Morty.


Qui aurait pu croire que cette cérémonie allait mal tourner ?


Qui aurait pu croire que Morty allait tuer des gens ?


Mais qui aurait pu croire qu’il faille attendre si longtemps avant que ça arrive ?


Car La nuit d’Halloween prend un temps fou pour installer ses personnages. Au début, c’est appréciable, on fait connaissance. Mais rapidement on comprend que le film n’a plus grand-chose à ajouter, alors il s’étire, notamment dans sa définition des rapports entre chacun. Pour que le spectateur n’oublie pas qu’il est dans un film d’horreur, il abuse de faux jump-scare afin de garder un semblant de tension.


Le bon spectateur commence à se lasser. Les défauts commencent à apparaître. La sympathie pour les acteurs commence à disparaître, on ne retient plus que certains jeux exagérés. La musique lasse, trop démonstrative. Morty fait penser à une figurine, un Action Man, avec ses jointures. Il ne sera guère plus convaincant une fois en mouvement.


Arrive le début des hostilités, quand Morty va enfin se réveiller. Il reste trente minutes. Ce qui suit est alors précipité et confus, les morts s’enchaînant trop vite pour les apprécier. Le film prend l’audace de laisser planer le doute sur l’identité du tueur, entre Morty et Mike, mais l’idée est assez mal exploitée et de toute façon le temps vient à manquer.


Le film est la suite de The Fear, bien qu’il ne semble y avoir que quelques liens. Les deux films n’existent même pas sur Wikipedia. Dans le cas de La nuit d’Halloween, l’oubli qu’il a connu peut se comprendre. Il a quelques qualités dans sa mise en forme, mais souffre d’un gros problème de rythme, en n’ayant pas su ajuster ses moments de terreur bien avant.

SimplySmackkk
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le 21 mai 2020

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