Halloween est le troisième film de John Carpenter après la comédie de science-fiction Dark Star et Assaut, un film plutôt d'action. Preuve que le réalisateur est multi-genre, Halloween est un film d'horreurs aux allures de fantastique. Parvenant à tenir en haleine le spectateur de bout en bout avec une réalisation minimaliste, mais maitrisée, Halloween est un sommet du genre.
Le film ne montre rien ou presque. Les amateurs de gore déchanteront bien vite et il faut attendre une bonne heure pour voir enfin Michael faire une victime (outre celle du début).
Pourtant, Carpenter, tout au long de l'oeuvre parvient à tenir le spectateur sous tension. Parce qu'il y a d'abord, un incroyable jeu de caméra, où l'on a l'impression que Michael est partout. En ouvrant le film avec un meurtre d'un point de vue subjectif (la caméra est Michael), Carpenter sème d'entrée le trouble.
C'est bien là le point le plus intéressant du film, c'est qu'on ne sait que très rarement si on est en vue subjective ou non. Il y a toujours une sensation d'être épié. Et Carpenter nous surprend souvent avec un Michael qui apparait souvent où on ne l'attend pas. L'autre fait remarquable, c'est qu'on a l'impression que le tueur prend plaisir à attendre et à jouer avec ses victimes. Et cette attente a très bien fonctionné avec moi car j'ai toujours eu l'impression qu'il était là, mais ne savait jamais quand il allait frapper.
Ensuite, l'oeuvre a un côté fantastique pour son aspect de conte. On fait très souvent référence au boogeyman, personnage maléfique que l'on racontait aux enfants pour les rendre plus sages. Et il est évident que Michael a un aspect surnaturel. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien qu'il parait immortel et qu'il disparait à la fin.
Outre l'histoire, la mise en scène est très bien utilisée et la musique est tout simplement culte, ajoutant de la tension (bien qu'un peu trop utilisée par moment). Un plaisir de voir aussi les débuts de Jamie Lee Curtis et surtout de voir Donald Pleasence dans un de ces derniers bons films.