Certainement le plus grand classique du cinéma d’horreur de tous les temps, "La Nuit des Morts-vivants" de George A. Romero, est sortie en 1968. Il est souvent considéré comme le premier volet d’une saga de films sur les zombies dirigée par le cinéaste, puisque suivront ensuite : "Zombie" (1978), "Le Jour des Morts-vivants" (1986), "Land Of The Dead" (2005), "Diary Of The Dead" (2008) et "Survival Of The Dead" (2010).
1968, alors que l’Amérique rentre en guerre au Viêtnam, et que la ségrégation raciale vient de prendre fin un an plus tôt. Un jeune cinéaste écrit, finance, réalise et monte un premier film qui deviendra culte. Un film d’horreur original qui se dévoilera très engagé. Le héros de l’histoire étant un homme noir (Duane Jones), et la cause des événements, qui ramène les morts à la vie assoiffés de sang et de viande humaine, est dû à des expériences nucléaires.
Le cinéaste se plaît à mettre en avant ici, un homme de couleur, alors que jusque-là, ils étaient essentiellement cantonnés à des seconds rôles ou bien à des personnages le plus souvent soumis. Il dénonce également la folie scientifique et les dangers des expériences scientifiques. Un cinéma d’horreur forgé par des convictions politiques et sociales, qui deviendra la marque de fabrique de Romero. Tellement, anti-système, Romero oubliera de se munir d'un copyright (droits d'auteur et de copies), n'empochant au final aucun centime sur ce succès.
George Romero, est à l’origine de ce que l’on peut nommer le code zombie pour le cinéma. C’est lui qui créa les règles : la contamination par simple morsure et la manière de mettre fin à ses êtres sans âmes avec une balle dans la tête. Ces règles demeurent aujourd’hui encore, les bases des films et des séries mettant en scène des zombies. Et de "Shawn Of The Dead" à "The Walking Dead", en passant par "28 jours plus tard" ou "Bienvenue à Zombieland", que l’univers soit teinté d’humour ou de tragédie, les règles restent les mêmes.
"La Nuit des Morts-vivants", reste 50 ans après sa sortie, un film doté d’un formidable suspense et d’une tension remarquable. Bien que ce soit un film en noir et blanc, l’horreur est bien palpable. On n’assiste pas encore à des scènes aussi trash que dans le film "Zombie", mais le ton de la terreur délivre une véritable sensation d’angoisse.
C’est un quasi Huis clos qui se déroule devant nos yeux, un film apocalyptique au rythme soutenu et admirable. On y découvre des personnages très bien écrits, confrontés à un cataclysme hors normes. Le tout est mis en scène avec un certains sens du détail et un réalisme implacable. La photographie soignée procure des sensations aussi fortes que les éléments de récits qui arrivent encore à nous effrayer.
Ce film est un véritable bijou du cinéma d’angoisse, une œuvre sensorielle prestigieuse, un incontournable du genre et du cinéaste. Crépusculaire et lyrique, il représente la naissance d’un style, de monstres, et d’une légende dont la fin ne semble pas si proche.
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