La Nuit des morts-vivants par maddyba
Tout d'abord, je dois avouer ne rien connaître aux films de zombies; c'est pourquoi on m'a recommandé les films de Romero, précurseur du genre. Bien sûr, le film a quelque peu vieilli au niveau maquillage et technique, mais ce n'est pas plus mal, trop de films actuels ayant tendance à en rajouter dans la monstruosité de ce type de créatures. En fait, on pourrait même dire que c'est encore plus effrayant, puisque rien dans l'apparence de ces zombies ne les distingue des vivants (si ce n'est leur démarche).
Le film paraît long au démarrage, mais à la réflexion, je me dis que cette impression vient simplement du fait que nous ne sommes plus habitués à voir des films d'horreur avec de vrais scénari. Toutefois, une fois le film lancé, Romero filme avec brio le huis-clos angoissant des personnages, d'autant plus angoissant que pendant la première partie du film, seul le personnage de Ben semble capable de tenir un discours sensé, mais à sens unique. Voilà pour la forme.
Pour le fond, on peut tirer un coup de chapeau au réalisateur d'avoir pris le risque, en 1968, de choisir un héros noir, risque d'autant plus grand que l'on se demande parfois si le véritable ennemi de Ben n'est pas Barry, archétype de l'homme blanc de classe moyenne de l'époque, mais terriblement lâche et égoïste. En fait, le film révèle bien le malaise et la confrontation des populations qui divisent l'Amérique de cette époque, tout cela arbitré par le personnage de Tom, représentant sans doute la nouvelle génération, plus tolérante.
Enfin, on peut voir émerger un second engagement du réalisateur qui semble vouloir dénoncer les forces de l'ordre américaine, qui avancent et détruisent ce qu'elles identifient (ou plutôt pensent identifier) comme un ennemi sans se poser de question. Faut-il y voir une critique de l'engagement américain au Viêt-Nam? Il est fort probable que oui.